samedi 13 janvier 2007

Raid28 2007


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En janvier 2006 la lecture des différents CR du Raid28 m’avait donné l’envie de faire cette course. Un Raid Orientation en autonomie complète par équipes de 5 ou 6 coureurs dont au moins une féminine pour une durée max de 18h c’était vraiment l’inconnu pour moi. Un départ à 22h00 à Bures-sur-Yvette (91) pour une arrivée à Epernon (28) avant 16h00 le lendemain.

J’avais laissé quelques messages sur le forum UFO et à mon ami paulo pour que l’année suivante je puisse trouver une petite place dans une équipe. A l’approche des inscriptions la famille Mauduit(paulo et ufoot) met en place l’équipe : "La Belle et les Bêtes". C’est la tradition sur le Raid28, chaque équipe trouve un nom plutôt sympa car l’ambiance reste très cool malgré la difficulté de l’épreuve. Le reste de l’équipe est composée d’une autre famille : marc (magib) et sa fille anne (anne93) qui ont participé à l’UTRPP de notre ami l’électron. Yves (ysolo) et moi complétons cette équipe composée de 4 néophytes en CO.


Paulo et Christian (ufoot), ironman confirmés, en vedettes sur l'affiche, ont déjà participé au Raid28 et connaissent le principe de la course. Ils prendront en charge la partie orientation qui demande un peu de maîtrise et qui détermine la marche à suivre tout au long de l’épreuve. En effet en CO l'important n’est pas de courir le plus vite possible mais de trouver la bonne vitesse de progression tout en pointant le maximum de balises.
107 balises, 61 vertes pénalisantes en temps en cas de non-pointage et 46 bleues à bonus de temps sont réparties sur le parcours de 67km théoriques mais qui réprésente beaucoup + de km en réalité à cause des recherches de balises. A part les 3 ou 4 équipes spécialistes en Raid CO les autres partent sur la base de pointer toutes les vertes ce qui n’est déjà pas évident, et certaines bleues en fonction de leur éloignement du parcours et du timing car il faut aussi gérer 2 barrières horaires positionnées au PC10 et au PC12. Les PC étant eux obligatoires avec contrôle de tous les équipiers et du matériel.

Les différentes options de chaque équipe en fonction de leur niveau font que tout le monde arrivera relativement en même temps. Les vainqueurs rentreront seulement 1h30 avant nous mais auront un temps compensé à une année lumière environ. Une autre chose surprenante pour un néophyte comme moi est que régulièrement les équipes se croisent sans que l’on sache qui est devant. Je me souviens d’un croisement de 4 chemins en pleine forêt où des coureurs arrivaient des 4 directions pour se retrouver au carrefour et personne n’était perdu.
19h à Bures-sur-Yvette les équipes commencent à se préparer dans le gymnase. 51 équipes sont inscrites et le gymnase parait un peu petit pour accueillir tout le monde. Mais tout se passe dans une bonne ambiance car bon nombre de coureurs se connaissent. Il y a les habitués du Raid28, les Kikourous, les JDM, les Zanimaux, les UFOs,... bref tous les joyeux drilles que l’on croise ici et là sur les courses hors normes. Chaque équipe passe au contrôle pour vérification de l’équipement obligatoire car le Raid28 se court en autonomie complète. Il faut donc pouvoir tenir 18h sachant qu’il n’y aura pas de ravitaillement et très peu de point d’eau (potable) sur le parcours. Pour ma part je pars avec 3,5 litres de mon mélange favori (StYorre + poudre énergétique), 4 mini sandwiches et quelques barres de céréales. Ce choix s’avèrera le bon, pas de fringale et suffisamment de boisson pour tenir jusqu’au bout.

Chaque année le parcours est évidemment gardé secret jusqu’au dernier moment. 5 mn avant 22h00, heure du départ, les organisateurs demandent à toutes les équipes de sortir du gymnase et ne gardent que les capitaines. Les cartes, le road-book, le premier carton de pointage et les autres documents sont à quelques centaines de mètres du gymnase, les informations pour les trouver sont données aux capitaines qui retrouvent leurs équipes respectives à l’extérieur.
Après avoir traversé le terrain de foot puis descendu un talus on court 300m sur un chemin qui nous conduit sous un tunnel où sont positionnées des enveloppes avec le numéro de chaque équipe. Elles contiennent les cartes détaillées au 25000e, la carte principale au 100000e et le road-book.


Le tunnel du départ où les équipes prennent connaissance du parcours
Première action, reporter les premières balises sur la carte et faire les choix du départ.
~~~ carte 1 ~~~ carte 2 ~~~ carte 3 ~~~ carte 4 ~~~ carte 5 ~~~ carte 6 ~~~


Nos 2 orienteurs font cela en 5mn et nous voila partis au milieu des autres équipes vers la première balise. C’est le début il y a beaucoup de monde et c'est un peu la queue pour pointer la 1ère balise à l’extrémité d’un pont. Ensuite on rentre directement dans le vif du sujet. Descente abrupte sous le pont et exploration des broussailles dans le bois. Nos orienteurs ont décidés de tenter la PP2, 1ère balise bleue à bonus. Après 10 mn de jardinage dans les ronces et une première gamelle (c’est donc moi qui payera mon coup le premier) nous trouvons la balise bien planquée dans un buisson, j’appelle Anne qui est chargée de poinçonner et nous rebroussons chemin pour retrouver le reste de l’équipe.
Et soudain, grosse frayeur ! Christian nous annonce qu’il a perdu toutes les cartes. 30mn après le départ nous voilà déjà éliminés. Nous fouillons les alentours puis après quelques minutes un cri nous délivre. Anne en revenant de la balise retrouvent les cartes. Un grand Ouf de soulagement. Le 2ème coup sera donc pour Christian. A ce rythme il va nous falloir 3 jours de fiesta pour boire tous les coups. Malgré ce contre temps qui aurait pu être fatal personne n’a râlé et on prend ça plutôt à la rigolade. Cet état d’esprit restera jusqu’au bout. C’est très important car une mauvaise ambiance peut faire exploser une équipe et c’est l’élimination à coup sur.


Préparatifs dans le gymnase


Nos orienteurs en plein boulot
Notre progression est correcte et les taches de chacun semblent définies. Paulo et Ufoot à l’orientation, Marc à la lecture du road-book, Anne poinçonne, Yves et moi ratissons pour trouver les balises avec le reste de l’équipe.

La météo est plutôt clémente pour la saison en ce début de nuit. Malgré un peu de bruine la température est douce. Le terrain est gras et humide mais sans difficulté par l'instant.

La 1ère partie du parcours passe assez vite, les équipes commencent à se disperser mais on se croise régulièrement. On a toujours une petite discussion avec les équipes amies puis on repart chacun de son coté. Pour certains comme les jUcks On Five équipés de leur perruque noire bouclés qu’ils garderont jusqu’à l’arrivée ou avec l’équipe du Castor on se croisera plusieurs dizaines de fois sur le parcours.


Sortie de ruisseau


Y a vraiment des gens bizarres dans les bois
Dès les 1ère heures de la course dans une descente raide Anne se fait distancer. On l’attend, elle arrive en boitant. Son genou la fait souffrir. Si tôt dans la course c’est un peu inquiétant mais elle avance toujours sur un bon rythme, seules les descentes sont faites plus lentement. Anne est la moins expérimentée de l’équipe mais elle nous a fait une très forte impression. Sans jamais se plaindre et malgré son genou récalcitrant elle ira jusqu’au bout en maintenant une vitesse de progression très correcte qui ne nous a jamais pénalisé.

Les 1ère réjouissances arrivent. On savait qu’on allait devoir mettre les pieds dans l’eau. En longeant un ruisseau nous arrivons sur une balise où le road-book indique : suivre les instructions inscrites sur la balise. La balise étant de l’autre coté du ruisseau il n’y a pas d’autre moyen que de traverser. Un photographe de l’organisation est d’ailleurs là pour immortaliser la chose. Yves traverse et nous annonce : tous les équipiers doivent poinçonner leur bracelet. Ce qui veut dire tout le monde à l’eau. 30cm d’eau environ pas trop froide c’est un avant goût de ce qui nous attends plus tard. Quelques centaines de mètres plus loin la balise est pendue sur le bord d'un petit pont au dessus de l'eau. Pour éviter de se mouiller à nouveau, Yves me tiens par les jambes et en me penchant par dessus le mur du pont j'attrape la balise et poinçonne. Tout sourire je relache la balise fier de mon coup. Mais la fixation de la balise lache, elle tombe et part dans le courant. Je me précipite dans le ruisseau pour la récupérer et la refixer. Nous ne pouvions pas partir et laisser les autres équipes galérer avec une balise disparue. Deuxième bain de pied, je fais moins le malin.


Descente vers la balise


Je poinçonne
Ces passages dans l’eau avaient soulevés pas mal de questions quand à l’équipement adéquat. Michel Laurent(l'électron), copain de club mais surtout grand Orienteur aux moult Raid28, m’avait dit de ne pas m’embarrasser de chaussettes de change ou autres sacs plastiques pour éviter de se mouiller. Pour lui, de toute façon on aurait les pieds mouillés et ça sèche au bout d’un moment, en général juste avant d’y retourner. Pour me rassurer j’ai pris une paire de chaussettes de rechange mais elles sont restées dans le sac. Michel avait raison et j’en étais même surpris. Ce n’est finalement pas si gênant que cela d’avoir les pieds mouillés pour courir.


Les indices des photos doivent permettre de positionner les balises sur la carte. La clairière sur la photo de gauche, la cabane et le numéro de la parcelle sur l'arbre pour la photo de droite.
Le parcours est agrémenté de spéciales. Une mini spéciale CO tout à l’azimut, une spéciale "Memory" : on nous montre pendant 25s une carte avec 6 balises que l’on doit mémoriser. Chacun repère 1 balise sur la carte qui est à une échelle différente de celle que nous possédons pour corser un peu la chose et on nous lache. Certaines balises sont définies par des photos dont une série de 4 avec une photo aérienne. Bref de quoi s’occuper.
C’est une autre difficulté de cette course, il n’y a pas de temps mort. Il ne faut donc pas oublier de s’alimenter régulièrement sous peine de ne plus pouvoir avancer au petit jour.

Nous arrivons au PC8 vers 4h du matin. Les organisateurs nous regardent en souriant. Ils sont gentils et dévoués mais c’est un peu bizarre. Nous sommes à proximité d’une grande ligne SNCF que nous devons franchir par un tunnel de 40 m environ. Le tunnel est large mais lorsque l’on s’approche nous comprenons la mine réjouie des contrôleurs. Il y a une balise au milieu du tunnel et surtout une énorme mare avec 60cm d'eau qui tient toute la largeur du tunnel et pas d’autre issue. Avec mon mètre 65 j’ai de l’eau au-dessus du genou. Le ciel s’étant dégagé la température a sérieusement baissé. Autant les traversées précédentes étaient supportables, là c’est carrément glacé. Il nous faudra plusieurs centaines de mètres de course pour retrouver tous nos moyens.

Le jour se lève vers 8h et le soleil nous réchauffe un peu. J’avoue que depuis 2 ou 3h j’avais froid mais pas le courage d’ouvrir mon sac de mettre ma polaire.

La 1ère barrière horaire est au PC11 à midi. Nos orienteurs ont bien menés l’équipe et nous arrivons avec une bonne marge à ce PC11. Pose de 5 mn pour ravitailler et nous repartons. Nous attaquons la dernière carte et il ne faut pas traîner. L’heure limite d’arriver est 16h et il y a encore pas mal de balise à pointer.
A l’occasion d’une série de 5 balises bleues sur photocarte nous laisseront Anne accompagnée de Marc allait directement jusqu’au PC suivant pour se reposer un peu et nous attendre. Yves, qui a ratissé large depuis le début fatigue un peu et je le remplace au poinçonnage.


La série de 5 balises bleues sur Photocarte avec une verte intercalée, on en trouve 4 sur 5 et on empoche 1h30 de bonification.
La fin du parcours est plus claire. Nous traversons des zones agricoles parsemés de bois dans lesquels se trouve en général les balises. Ces portions de 2 ou 3 km sur les chemins rectilignes sont un peu monotones mais ça sent l’écurie. Balises 101, 102,... La dernière bleue est la 105 nous la zapons. Bonne idée car peu d'équipes qui s'y sont lancées ont réussi à la trouver. Balise 106 et la dernière la 107 situé sur un monument aux morts à l’entrée d’Epernon, ville d'arrivée.


Avec le soleil on retrouve le sourire


La fameuse dernière balise 107
Plusieurs équipes se rejoignent. Nous pensons que le monument est dans l’agglomération. Nous descendons les longs escaliers abruptes qui nous font mal aux cuisses et arrivés en bas, on aperçoit le monument en haut de la colline où nous sommes passés il y a 5mn. Les équipes se regardent, personne n’a envie de remonter. Il est 15h20 nous avons encore 40mn d’avance sur l’heure limite d'arrivée. J’ai encore un peu de jus et je propose à mes coéquipiers de remonter chercher cette dernière balise. Je pose mon sac et en compagnie d’un seul autre volontaire nous remontons les escaliers et le chemin escarpé jusqu’au monument. Redescente rapide, nous nous regroupons pour aller jusqu’au stade d’arrivée. Je donne la carte de pointage à Anne qui l’a bien méritée et nous passons l’arche d’arrivée à 15h30 sous les acclamations des organisateurs et du public.

Nous ne le savons pas encore mais notre équipe inexpérimentée a fait un bon résultat. 57 balises vertes seulement 4 ratées et 15 bleues ce qui nous donne 4h10 de bonification. Il faut dire que nos orienteurs-azimuteurs Paulo et Christian ont fait un boulot collosal. Les traversées à l’azimut d’une balise à l’autre nous ont souvent fait gagner beaucoup de temps. A part une petite erreur dans une forêt qui nous a un peu fait tourner en rond à cause d’anciennes clôtures, ils nous ont orientés de mains de maître. La gestion de la course a été également parfaite. Nous sommes passés aux barrières horaires avec juste ce qu’il fallait d’avance pour ne pas trop stresser tout en ayant pointé un max de balises.
Autre point positif ce fut l’entente cordiale dans l’équipe, même pas un petit reproche, rien. Du coup on a perdu le coup à boire du 1er raleur de l’équipe, dommage. Nous avons passé un super moment ensemble et je pense qu’on remettra ça l’an prochain avec la même Dream Team.

Nous finissons finalement 18ème sur 43 équipes classées. Tableau des résultats : Résultats

Ce Raid28 est une course exceptionnelle avec une ambiance unique. L’organisation est sans faille, les bénévoles sont aux petits oignons avec les coureurs. Mais c’est une course exigeante qu’il ne faut pas aborder à la légère.
Notre ami l'électron aura la bonté de nous ramener à la maison en voiture. Encore merci à lui.
Crédits photos : Jean-paul Maudit (paulo) et Equipe Turoom (organisation)
A lire les CR des mes amis ufoot et l'électron:
CR ufoot
CR électron

Quelques vidéos qui vous donneront une idée de l'ambiance de la course: (pensez à les ouvrir dans une autre fenètre)
reportage équipe n°33 - cinqamisraid
"Les dégats des eaux" et le Raid28 Ed;2007 (auteur: virgine)
Le bétisier du Raid28 par "Les dégats des eaux" (auteur: virgine)

Vous pouvez également lire la BD du Raid28 réalisée par le célèbre JDM de Bures:
BD du Raid28 2006