samedi 31 décembre 2011

Central Park Manhattan 2011

31 dec 2011 - Central Park Manhattan (NY) : 10,14km - 55'03"
La dernière de l'année le 31 décembre dans Central Park Manhattan. En famille pour les fêtes de fin d'année à New York notre hotel est à 300m de Central Park, je ne pouvais pas rater ça. Le parcours

samedi 17 décembre 2011

Off des 5C moutrail 2011

Un petit OFF (49km - 560mD+) dans les forêts royales franciliennes en préparation du Raid28. Après 5 Raid28 comme équipier, en 2012 je suis capitaine de l'équipe "Les 5 c'est mou trail" avec 4 novices en CO mais tous coureurs d'ultra confirmés.
Notre ami Logan habitant une lointaine contrée en Aquitaine Complice ne nous accompagnera pas pour cette sortie mais il fera sa sortie de son coté.
Pascal alias tortue nous a préparé un parcours qu'il connait par coeur (il ne sortira jamais la carte) au départ de Marly-le-Roi. Le RDV est fixé à 7h du matin, tout le monde sera à l'heure.

samedi 12 novembre 2011

Marathon du Cognac 2011

Je profite d'un week-end en Charente pour faire cette balade sympathique en mode sortie longue et dégustation des produits du terroir.
Un CR tout en images pour ce marathon festif couru à Jarnac le jour de la St Christian. Une rencontre inattendu avec l'ami Logan qui sera un de mes co-équipiers sur le Raid28 dans quelques semaines. Temps idéal pour un mois de novembre. Une belle balade au milieu du vignoble charentais.
il n'y a pas que des vignes en Charente Complice
Mario, Jésus, Le Diable, etc... tout le monde était là
arche de départ et d'arrivée
Jésus avait son équipement
Maya était aussi là
Ces 2 se sont évadés avec les rideaux et la nappe de la cuisine
ceux-là ne sont pas du coin
c'est parti, vous nous avez repéré avec Logan ?
pour faire simple tous les ballons sont sur le même coureur Cool
les clowns en plein boeuf
les vignes
tout est écrit
Logan tente la tecktonik devant un des nombreux orchestres du parcours.
Si si c'est sa tenue de course
En dépassant cette concurrente rayée verticalement, Logan lui a proposé de faire des enfants pour avoir des petits carreaux jaunes et noirs, véridique Sourire
fin de la boucle Ouest
ravito km20 : cognac-schweppes au menu, dur dur pour la suite
Alléluia !
Jarnac haut lieu de la plaisance fluviale
traversée sur le pont de la Charente à droite pour la marque du semi
accordéoniste solitaire mais efficace
Logan vient d'apercevoir la gendarmerie il s'enfuit
un peu de chemin
Les propriétaires sur leur perron nous encouragent au passage
km30 ça monte un peu on lève le pied
entrée dans le chais de Courvoisier
tapis rouge pour les marathoniens
balisage du parcours au tonneau et à la citrouille
km37 plus que 5
et revoilà Jarnac
repos bien mérité après 4h07 de course
avec la médaille
produits locaux de récupération

samedi 27 août 2011

Grand Raid des Pyrénées 2011

160km est la distance référence de l'Ultratrail en montagne. En France il en existe 2 qui se courent le même dernier weekend d'Aout, chacun dans un massif montagneux différent. Dans les Alpes le très (trop) fréquenté UTMB que j'ai bouclé 2 fois en 2007 et 2008 et dans les Pyrénées le magnifique GRP. L'an dernier mon abandon au km98 m'avait laissé un gout amer, il fallait que je revienne en 2011 pour finir cette magnifique course.
Après un saut de puce en avion jusqu’à Toulouse et un peu moins de 2h de route, avec Ultrasteph nous arrivons tranquillement à Vielle Aure en début d’après-midi le jeudi. Il fait beau la température est agréable. Passage sous la grand barnum installé dans un champ pour le contrôle du matériel obligatoire, la perception du dossard et de quelques produits locaux offerts aux participants. Le stand Ultrafondus est bien en vue, Manu écume son stock de tasse pliante, ustensile obligatoire cette année suite à la suppression des gobelets sur les ravitos.
c'est par làballade à Veille Aure
Ultrasteph au dossardcontrôle du matériel
avec ce numéro j'ai un peu la pressionle stand UFO bien en vue
17h30 la foule se ressemble sous le barnum pour le traditionnel briefing. Les dernières prévisions météo ne sont pas bonnes, la pluie est annoncée pour la journée de vendredi et la nuit suivante et surtout des orages en fin de nuit avant le départ. Chutes de neige ou de grêles possibles au-dessus de 2000m. L’organisation prend la sage décision de décaler le départ de 2h (7h du matin au lieu de 5h) pour éviter les orages et supprime l’aller-retour au Pic du Midi trop exposé en cas de mauvais temps. Simon insiste longuement sur la nécessité d’adapter son équipement aux rudes conditions que nous risquons de rencontrer.
dépose des sacs intermédiairesbriefing
Vers 19h direction la pasta avec les potes puis retour à l’appart, préparation du sac et de la tenue puis au lit, nous avons droit à 2h de sommeil supplémentaires.
la pasta avec 2 castor, 2 steph, 2 tribondeau, etc...
Vendredi 5h du mat, réveil après une nuit toujours un peu agitée avant une épreuve de ce type. Petit dej copieux, Pierre et Christophe arrivée la veille soir pour faire le Grand (80km) se lèvent également pour nous accompagner au départ, sympa. Un coup d’œil dehors nous indique un ciel apparemment dégagé et une température assez douce, c’est plutôt bon signe les orages ont claqué plus tôt dans la nuit.
1km à pied dans les rues endormies permet un réveil musculaire tranquille pour rejoindre le départ. L’aire de départ est calme malgré les 700 coureurs attendus. Personne ne s’agglutine sur le ligne de départ, l’organisation est même obligé d’inciter les coureurs à s'approcher de l’arche de départ. Je me positionne au milieu du paquet, fais un signe aux potes et c’est parti.
au bistrot avant le départaire de départ
le profil des réjouissances
7h01 Veille Aure km0 :
1km de bitume nous permet de sortir de Veille Aure, de rejoindre Vignec et d’attaquer la 1ère montée vers le col de Portet (2215m) au sommet de la station de ski de St Lary-Soulan, soit 1420m D+ pour 12km. Je pars sur un rythme tranquille, le peloton est encore compact et il ne sert à rien de s’épuiser à doubler.
Aux larges chemins forestiers succèdent un sentier souple en forêt qui permet quelques portions de course. Autre changement décidé par l’organisation la montée au col de Portet se fait par le fond de vallée et les pistes de ski prévus à l’origine pour le chemin de retour. La montée initiale par les crêtes est plus exposée en cas de mauvais temps. Ce matin la météo est bonne mais il vaut mieux jouer la sécurité au départ. Arrivée sur le parking d’Espiaube nous attaquons les pistes de ski et les choses sérieuses, 620m D+ en 3,3 km.
arrivée à Espiaubeau pied des pistes de ski occupées par les vaches
J’ai prévu un départ plutôt tranquille pour me réserver pour la suite, je suis plutôt à l’aise en montée et je n’ai pas l’impression d’avoir forcer, j’atteins pourtant le col de Portet en 2h10 soit 5mn de moins que l’an dernier qui m’avait semblé rapide.
C’est bien passé donc pas d’inquiétude. Le ciel est dégagé le vent habituel au col est faible, la courte descente au 1er ravito du restaurant Merlans est vite avalée.
CP1 Le Merlan : 13,4km - 2h20 - 1424mD+
Au ravito je trouve Stéphane (Lesbats), un pote UFO avec qui j’entame la suite du parcours. Courte montée le long du téléski des Gentianes pour attraper le GR10 qui court en balcon sur un sentier magnifique au dessus du lac de l’Oule. La suite est une des plus belles parties de la course. La montée au col de Bastanet (2507m) se fait dans un paysage de plus en plus rocailleux parsemée de nombreux lacs. Pendant la montée le ciel se couvre par l’Ouest. La bascule au col le confirme l’autre versant est bouché par les nuages. Col de Bastanet km19 atteint en 3h27 pour 1918m D+ cumulés.
sentier en balcon et passage des lacs
vue arrière sur les 3 lacs
montée dans le pierrier avant le final
vue arrière depuis le col de Bastanet
Les 9km de descente sur Artigues se font dans les nuages. Pour l’instant il ne pleut pas mais l’humidité des nuages rend le sol glissant. En voulant doubler un groupe de coureur je m’écarte de la trace sur les rochers et évidemment je me ramasse une gamelle heureusement sans conséquence mais qui aurait plus me couter cher. Je me calme et je reste sagement derrière le groupe.
Les nuages sont là dès le début de la descente
Passage devant le refuge Campana occupé par des randonneurs. La pluie arrive doucement puis s’intensifie. Je reste pour l’instant en maillot. Nous passons sous le barrage de Grésiolles puis le réservoir des Laquets pour retrouver un paysage plus végétal avec la perte d’altitude. Le parcours devient plus roulant sur les herbages. J’en profite pour sortir la veste de pluie.
refuge Campana
pose dans la prairie pour enfiler la veste de pluie
La fin de la descente est plaisante malgré l’humidité, la cascade du Garet annonce l’approche du ravito d’Artigues.
cascade du Garet on aperçoit les amateurs de via ferrata
L’arrivée dans le village se fait sous une pluie battante, il ya de nombreux accompagnants venus par la route. Je ne vois pas nos 2 compères Pierre et Christophe, j’apprendrais plus tard qu’ils se sont trompés d’Artigues, il y en a plusieurs dans la région et le GPS n’a pas choisi le bon, bravo pour un orienteur du Raid28 Complice.
CP2 Artigues : 29km - 5h06 - 1952m D+

25mn d’avance par rapport à 2010 et presque 1h sur mon plan en 40h. Suis-je parti trop vite ? pour l’instant je n’en ai pas l’impression, je décide de prendre mon temps pour me restaurer et recharger le sac : 25mn de pose. On nous annonce la neige au col de Sencours.
Comme dans tous les ravitos il y fait chaud, l’écart de température avec l’extérieur et la pluie demande du temps avant de retrouver le rythme. 7 km avec 1200m de D+ pour monter au col de Sencours. La montée est régulière sur un bon sentier avec un passage un peu plus raide avant l’arrivée au col. La pluie se calme par moments mais les nuages restent bien présents.
dans la montée vers le col de Sencours
Le vent fait sont apparition sur la fin de la montée, j’atteins le col en 7h25 (km36) et je vais me mettre à l’abri dans le refuge qui sert de ravitaillement. La météo vire à la tempête et je remercie intérieurement l’organisation d’avoir supprimer les 7km et 500mD+ de montée (et de descente) au Pic du Midi. Ce n’aurait pas été raisonnable de lancer les coureurs sur cette partie. Au ravito les secouristes commencent à avoir du boulot. Je bois 2 soupes et mange un morceau de jambon avec du pain. Je sens qu’il ne faut pas rester trop longtemps ici ça sent le piège. Dehors la pluie passe à l’horizontale. Je ferme tout, capuche, veste, gants, je pousse un grand cri et je sors. Put… il faut s'arracher pour se lancer quand on sait que le prochain ravito est à 19km avec 4 cols à passer dont 3 à plus de 2200m.
CP3 Col de Sencours : 7h36 - 36km - 3149mD+
Courte descente sur la route en terre puis on pique à droite sur le lac d’Oncet. C’est ici que se sépare les parcours de l’Ultra et du Grand. C’est aussi ici que l’ami Ultrasteph, passé en 9e position au col de Sencourt à tirer droit et rater la bifurcation (lire son CR). Avec le temps pourri il s’en est aperçu en arrivant sur Tournaboup trop tard pour remonter. Du coup il a fini le parcours du 80 en Off. Mais pour faire son quota de 160km en préparation du Tor des Géants il est reparti le lendemain matin sur le vrai Grand pour faire de nouveau les 80km, l’organisation lui a procuré un dossard, sympa. Il est fort l’Ultrasteph.
en haut vue arrière sur le col de la Bonida, en bas direction le col suivant d'Aoube
Retour sur l’Ultra, petite montée (100mD+) pour passer le col de la Bonida. On change de versant et de météo. Ce n’est pas le grand beau mais il ne pleut plus et la visibilité est correcte. A ce moment le moral remonte et tu te dis que tu as bien fait de sortir du refuge malgré le temps pourri. Descente raide et prudente dans la combe vers le lac d’Aoube asséché suivi d’un pierrier bien raide pour monter au col d’Aoube (2369m).
au pied du col d'Aoube
La descente sur l’imposant lac Bleu se fait presque au clair. L’an dernier je ne l’avais pas vu c’était brouillard. Cette année je ferai (presque) le tour complet en visu.
descente sur le lac Bleu
avalanche nuageuse sur le lac Bleu
La montée au col de Bareilles (2238m) se fait encore dans la mélasse. S’en suit une jolie descente verdoyante mais humide vers le lac D’Ourec.
Cela fait une dizaine d’heures que nous sommes partis et pour l’instant les voyants sont au vert. Depuis le départ j’alterne les portions en solitaire et en groupe au gré des rythmes de chacun. Nous savons tous que sur de telles distances les moments euphoriques succèdent aux périodes difficiles et qu’on peut se croiser à de nombreuses reprises sur le parcours.
Passage du 4e col au doux nom d’Housquette d’Ouscouaou (1872m) qui nous offre une période de ciel dégagé qui réchauffe nos corps. Longue traversée en balcon en direction d’Hautacam.
Arrivée au sommet d'Hautacam par les crêtes
Ce passage est plaisant il permet de courir un peu après cette succession de cols. On aperçoit les infrastructures de la station d’Hautacam, le col de Tremasel nous fait basculer sur l’autre versant, la foule s’intensifie de nombreux accompagnants ont fait le trajet pour nous encourager. Le ravito du CP4 est installé dans un restaurant au pied d’une piste de ski. Arrivée au ravito en 11h21 où à ma grande surprise je trouve Olivier91. Il a du abandonner sur blessure, il n’a pas l’air trop déçu il peut maintenant se consacrer au suivi de sa femme Alice qui court son 1er 160km et qui ira brillamment au bout.
CP4 Hautacam : 55,5km - 11h21 - 3894mD+
La descente sur Villelongue 1ère base vie se fait sous un beau soleil ça change et ça fait du bien. La température reste cependant relativement fraiche et je ne quitte pas tout de suite la veste.
sous le ravito d'Hautacam avec le soleil
Le parcours a été modifié en 2011, nous descendons coté station de ski sur des larges chemins roulants et quelques portions de bitume. C’est moins sympa que la combe d’Isaby empruntée en 2010 mais ça permet de faire quasiment 10km en trottinant. Dans la descente nous avons une belle vue sur le massif du Cabaliros qui sera notre prochain gros morceau pour le début de la nuit.
quelques nuages sont encore accrochés au Cabaliros
Je rentre dans la base vie de Villelongue à 20h00 pile soit 13h00 de course. Je suis largement en avance sur mon tableau de marche en 40h je vais prendre mon temps pour me restaurer et me changer avant la nuit.
entrée de la base vie de Villelongue
CP5 Villelongue : 64,8km - 13h00 - 3894mD+
Je récupère une assiette de pates, une soupe et je vais me trouver une place sur les tables installées pour les coureurs. Je retrouve le castor qui m’a rattrapé dans la descente précédente.
avec le castor (cédric charvin) au ravito
Stéphane (Lesbats) nous rejoint aussi, nous nous étions quitté dans la montée du col de Bastanet ce matin. Avec la météo annoncée pour la nuit ce sera les 3 couches réglementaires plus quelques accessoires pour les mains et la tête. Seules les chaussures sont conservées, mes Rocklite 319 ont fait merveille jusqu’à maintenant.
1h05 d’arrêt c’est un poil plus que prévu. La nuit commence à tomber quand je ressors de la base vie direction le Cabaliros via le Turon de Bene pour une montée de presque 2000mD+. Cette montée m’a été fatale l’an dernier, j’ai décidé d’assurer sur la 1èrepartie.
A la sortie de Villelongue après un rond-point une grimpette sèche le long d’une conduite forcée nous pose sur un chemin qui redescend sur Soulom, on traverse le bourg et on attaque la montée dans la forêt. Je me cale avec un petit groupe mais leur rythme est un peu rapide, je laisse filer. Je fais la montée de 11km-1100mD+ jusqu’au ravito du Turon de Bene en 2h50 et j’arrive au ravito en bon état physique. Seul désagrément la pluie a refait son apparition et la température a chuté. Je prends le temps de boire une soupe chaude mais je ne traine pas sous la tente, l’an dernier j’ai failli ne pas en ressortir.
CP6 Turon de Bene : 16h55 - 75,2km - 5027mD+
La suite de la montée est une nouveauté pour moi  car on ne montait pas au sommet du Cabaliros (2334m) l’an dernier. Le vent s’est levé et il pleut, je monte tête baissée et emmitouflée sous la capuche et le buff. Avec l’altitude qui augmente nous entrons dans les nuages et la visibilité baisse. Nous avançons d’une balise à l’autre sans voir plus loin. Nous sommes un petit groupe et nous alternons en tête sur un rythme correct vue les conditions. Nous sommes dans une zone de paturage il y a de nombreuses traces il faut rester vigilant. Au 2/3 de la montée le parcours part sur la gauche, dré dans le pentu comme on dit. Physiquement je suis bien mais ce final dans le brouillard semble interminable. Ce n’est qu’à 3m des antennes plantées au sommet qu’on les devinent. 1h45 depuis le Turon de Bene je suis rassuré par rapport à l’an dernier. On a déjà avaler 5812m D+ pour 80km.
visibilité au sommet du Cabaliros, regardez bien on distingue les antennes
Personne ne traine ici, on cherche un peu la suite du parcours qui revient sur nos pas et on entame la descente jusqu’au col de Contente (2131m). J’enquille dans la descente et je lâche mes coéquipiers. J’atteins rapidement le col pour la longue descente sur Cauterets 1200mD- en 9km. Du col on aperçoit les lumières de la ville tout en bas où un ravito nous attend. Je fais une belle descente en reprenant quelques coureurs et j’arrive à la base vie à 4h00 du matin. L’an dernier j’ai rendu mon dossard ici, cette année je continue.
CP 7 Cauterets : 21h00 - 91km - 5812mD+
Je sais que la montée suivante au col de Riou sera difficile, j’ai toujours un coup de fatigue en fin de nuit. Je suis en avance sur mes prévisions je vais donc monter tranquillement je sais aussi que le lever du jour sera une résurection. Ces 1000mD+ vont être longs, dès le début de la montée j’ai sommeil et je m’endors quelques secondes en marchant. Le chemin est large et je ne dois pas aller très droit car le coureur qui me rattrape me demande si tout va bien. Je me traine mais j’avance toujours. Je me pose 5mn assis au bord du chemin la tête sur les genoux pour une micro sieste puis je repars. Je ferai 3 poses de 5mn en 2h. Comme souvent pendant cette période de fatigue il m’arrive quelques hallus que beaucoup connaissent. Avec la pénombre et la forêt, les arbres se transforment parfois en personnages ou en animaux surréalistes. Un coureur me rattrape et engage la conversation, c’est le déclic. Lui aussi s’endort et on décide de faire un bout de route ensemble. La compagnie et la discussion nous relancent. A l’approche du col le jour pointe son nez. Le final est assez raide et le tracé emprunte les lacets du GR10. Je rattrape un couple de coureurs qui coupe régulièrement les lacets, je leur balance une vanne qu’ils apprécient modérément mais du coup ils restent sur le tracé.
passage du col de Riou à l'aube
Arrivée après 24h de course au col de Riou 1945m à l’aube avec une météo plutôt clémente. On passe un portique de sécurité pour les animaux et on bascule sur la station de ski de Luz-Ardiden. Le ravitaillement est au pied de la station à Aulian. Je fais la descente avec 2 coureurs en tapant la discute. La grande salle du ravito fait un peu vide, il est vrai qu’à ce stade de la course le peloton est étiré. Nous avons une belle vue sur la route qui monte à Luz Ardiden où les cyclistes du Tour sont passés cet été.
la route qui monte à Luz Ardiden
CP8 Aulian : 24h40 - 101,5km - 6832mD+
ravito d'Aulianle parcours repart par le jardin d'enfants Sourire
La descente continue. Assez raide jusqu’au pied des pistes puis plus tranquille ensuite. On emprunte de courtes portions de routes jusqu’au village de Grutz où on retrouve le GR10 jusqu’à Sazos. A partir de là le parcours devint moins plaisant. 5 km de route pour rejoindre la base vie d’Esquieze Sère avec un final dans la ville et la circulation. L’organisation n’a pas encore trouvé le tracé idéal sur cette portion, la tentative de l’an dernier n’a pas été apprécié et ils sont revenus sur le tracé précédent.
entrée dans Esquièze-Sère 2e base vie
Arrivée à la 2e base vie avec le soleil et la chaleur relative à 9h42 ce samedi matin. 26h42 de course, il reste 41km et un gros col à passer, à moins d’un gros pépin j’irai au bout.
CP9 Esquieze Sère : 26h42 - 110,8km - 6873mD+
Je récupère mon sac de change et je vais m’installer en terrasse au soleil. La base est calme on peut se restaurer et se changer tranquillement. Au ravito je demande s’il y de la sauce pour les pates, la bénévole me dit non mais qu’elle a ça. Ca c’est un sachet de pates bolo lyophilisées. Elle a de l’eau chaude je tente le coup. C’est pas top pour manger rapidement, il faut attendre que les pates cuisent et c’est un peu long mais le gout est correct. Je me change entièrement pour passer en tenue plus légère mais je reste prudent car la température reste fraiche malgré le soleil. Je change les chaussettes mais je garde les mêmes chaussures magiques. La paire de chaussures laissée dans chaque sac des bases vie n’aura pas servi mais c’était une sécurité. L’arrêt est un peu plus court 40mn mais je ne me suis pas pressé.
Dernière grosse difficulté le col de Barèges (2469m) à 20km et 1800mD+. Dans un 1ertemps il faut remonter jusqu’au parking de Tournaboup (1436m)  sous le col du Tourmalet. Le refus de passage de certains propriétaires nous obligent à quelques détours pas toujours sympa sur la route. La parcours monte peu mais la route est longue. On passe les bourgs de Viey, Sers, St Martin et Barèges. L’immense parking de la station de ski est bien rempli à coté du ravito. Les parcours du 160km et du 80km parti le matin à 5h se rejoignent à ce niveau et les 1er coureurs du 80 sont passés.
la tente du ravito de Tournaboup
Ils ont eu plus de change que nous avec la météo et ont pu monté au Pic du Midi. J’arrive au ravito à 13h05 soit 30h de course ça doit me permettre d’être à l’arrivée avant la nuit, ça motive.
CP10 Tournaboup : 30h05 - 122,5km - 7638mD+
Je fais le plein de la poche à eau ajoute 2 sachets de produit magique Effinov menthe, je mange un bout et je repars. Sur cette montée assez sauvage nous aurons un ravitaillement en eau à la cabane d’Aigues Cluses avant l’assaut final au col. D’abord sur un large chemin le parcours devient ensuite chaotique.
Très caillouteux et très varié. Je n’avance pas vite. Les coureurs du 80km nous doublent par paquets. Ils sont reconnaissables à leur dossard vert. Régulièrement je m’écarte du sentier pour les laisser passer, la plupart du temps ils ont un mot d’encouragement en voyant nos dossards rouges. Nous sommes sur le GR10 le parcours est évident. Il faut noter que le balisage de la course est exceptionnel même dans la nuit avec la fatigue, le brouillard, la pluie et le vent je ne me suis jamais égaré.
On passe sous la cabane de la Pègue puis on débouche sur le replat de la cabane d’Aigues Cluses la montée jusque là a été un peu laborieuse mais je n’ai pas voulu me mettre dans le rouge. Une bénévole me sort ma tasse pliable pour un petit coup d’eau et c’est parti pour les 300mD+ en 1,5km pour atteindre le col de Barèges atteint en 2h50 depuis Tournaboup je visait 3h c’est tout bon.
CP11 col de Barèges : 130,6km - 32h54 - 8671mD+
Au col il y a uniquement un pointage, la descente est réputée difficile je vais donc l’aborder à mon rythme histoire de ne pas m’exploser si près du but. Beaucoup de cailloux, de rochers,  de marches ça descend tout doux. D’un coup j’entends hurler un fada derrière qui crie « oh bottle, oh bottle ». Je ne reconnais pas tout de suite la voix d’Ultrasteph et il déboule à 25km/h dans cette descente hyper technique. Je savais qu’il avait raté la bifurcation la veille mais je ne m’attendais à le retrouver sur le 80km aujourd’hui. Embrassades rapides 2 mots d’encouragement et il repart comme un isard. C’est là que tu vois la différence entre ceux qui savent descendre et les autres, en 3mn il a disparu.
On passe 2 lacs où l’on rencontre de nombreux randonneurs qui ont toujours un petit mot sympa puis on atteint la sapinière du Bastanet. Je pensais cette portion plus courte mais le lac de l’Oule se fait attendre. Au pied du lac un contrôleur assis sur une chaise note les dossards, curieux. Il me dit être un contrôle de sécurité, pourquoi pas.
et revoilà le lac de l'Oule
200mD+ pour rejoindre le dernier ravito qui était le 1er de la course, ça sent l’écurie. Le vent s’est levé la température a baissé, je ressors la veste. Pendant ma pose l’ami Stéphane (Lesbats) (pourquoi ils s’appellent tous Stéphane Complice) arrive. C’est fou, on est passé à cet endroit ensemble à l’aller il y a plus de 30h on s’est revu à la base vie de Villelongue et on se retrouve pour le final. On décide de finir ensemble, tous les 2 largement dans nos prévisions. Le restaurant Merlans est atteint à 18h et il caille un peu, on reste quelques instants à l’intérieur.
CP12 Restaurant Merlans : 35h01 - 138,4km - 8893mD+
Les derniers 175mD+ sur les pistes de ski nous amènent au col de Portet pour l’ultime descente. Suite au changement de parcours du aux conditions météo et au final commun avec le 80km l’organisation a décidé de faire descendre tout le monde par le même parcours. Nous allons donc prendre les pistes de ski à la descente. La pente est forte et les cuisses souffrent. Certains se rappelleront longtemps de cette dernière descente, on a même doublé un gars en marche arrière car il avait les quadris en feu. Petit encouragement au passage. Avec Stéphane nous faisons une belle descente les jambes répondent encore bien et l’odeur de l’écurie nous donne des ailes. On fait des pronostics sur notre heure d’arrivée : - de 37h ? + de 37h ? On est évidemment un peu optimiste. Au parking d’Espiaube il reste encore 8km il nous faudra plus d’une heure pour les faire d’autant que dans la forêt j’ai un petit coup de mou. Stéphane insiste pour m’attendre. Aux granges des Lilas il y a 2 photographes, nous faisons l’effort de courir d’un bon pas et de sourire, quels guignols ! La photo sera belle. Stéphane appelle sa famille pour l’arrivée.
photos Capture Action Nature
Traversée de Vignec, il reste 1km de route pour l’arrivée. A l’entrée de Veille Aure on prend le temps de faire une photo. Le fils de Stéphane nous retrouve à l’entrée du village et finit avec nous.
la boucle est bouclée
Nous passons la ligne en 37h35 en 270e au scratch et 37e VH2. Je suis heureux d’avoir terminé et très satisfait de mon temps. Il est 20h30 et nous n’avons pas ressorti las frontale.
Arrivée Veille Aure : 37h35 151,5km 9068mD+ (mon altimètre indique 9286mD+)
La suite va être un peu plus difficile. Rapidement la fatigue m’envahit. J’ai du mal à boire la bière que m’a offert Stéphane et j’ai froid. J’appelle Ultrasteph pour savoir s’il est à l’arrivée avec la voiture. Il parait que je suis d’une humeur exécrable. C’est tout juste si je l’engueule pas. Il va récupérer mes sacs pour que je m’habille. Puis je me lève péniblement en grelotant direction la voiture et l’appart pour une douche chaude. Je m’excuse auprès de tous pour mon caractère de cochon à l’arrivée.
Après la douche j’ai repris le dessus et nous retournons à l’arrivée pour manger un morceau et accueillir les arrivants. Je passe aussi chez les podos, les pieds n’ont pas trop soufferts mais il est bon de passer aux soins de suite après la course.
Nos potes du 80km Christophe et Pierre sont annoncés vers 1h du matin. Je ne tiendrais pas jusque là. Vers minuit on part se coucher, il parait que j’ai mis 5s pour m’endormir.
Le Grand Raid des Pyrénées est une course magnifique (même quand la météo n’est pas au rendez-vous). L’organisation d’une efficacité exemplaire, elle a pris les bonnes décisions aux bons moments. Les bénévoles sont aux petits soins avec les coureurs. L’ambiance est conviviale et c’est très agréable.
Merci à tous ceux qui m’ont envoyé des messages pendant la course, j’ai peu répondu mais c’est toujours une motivation et un réconfort de se sentir suivi à distance.
un grand merci à mes Inov8 Rocklite319 qui ont fait le tour complet, idéales pour ce type de course
Un long résumé en vidéo de cette 4e édition du Grand Raid des Pyrénées.