samedi 20 mars 2010

Ecotrail de Paris 2010

Fin 2007 à l'annonce de cette course j'étais sceptique. Un trail de 80km en région parisienne avec une arrivée au 1er étage de la Tour Eiffel, il fallait oser car obtenir les autorisations d'un tel tracé paraissait mission impossible. Et pourtant la 1ère édition courue mi-février 2008 fut une réussite. Je n'ai pas pu courir l'édition 2009, je ne pouvais rater l'édition 2010.
Depuis le Raid28 mi-janvier je n'ai pas fait un gros kilométrage, le parcours étant assez roulant je ne suis pas inquiet pour la distance d'autant que je porte le drapeau UFO donc obligation d'aller au boutComplice, mon temps sera fonction de la forme du jour. N'ayant pas d'objectif de performance je me suis porté volontaire pour l'étude médicale effectuée sur la course.
Vendredi en fin d'après-midi je passe au pied de la Tour Eiffel pour récupérer mon dossard et faire un petit coucou au stand Ultrafondus. Puis direction l'hôpital Ambroise Paré à Boulogne-Billancourt pour l'echocardiographie d'avant course.
Samedi matin je retrouve Bernd et Logan au pied de la Tour Eiffel pour prendre le RER jusqu'à St Quentin-en-Yvelines puis les bus de l'organisation jusqu'à la base de loisirs, lieu du départ. Il a plu toute la nuit et le temps est incertain pour cette matinée mais les températures sont douces pour la saison. Tout le monde se retrouvent près de l'aire de départ et se préparent entre les gouttes. 
Avant le départ :Le piou, paulo, Valgor (bénévole sans son lapin bleu) et moisaïd explique sa stratégie à Bernd et Logan
La zone de départ est ventée, de nombreux coureurs ont mis la veste. Mais je me souviens qu'en 2008 dès la sortie de la base de loisirs on se retrouve à l'abri et il fait vite chaud. Je partirai en maillot manches longues, la veste dans le sac. Nous nous calons en fond de peloton dans l'aire départ après avoir fait la bise Baiser à Ultrasteph bénévole sur la course. La prairie du départ est suffisamment vaste pour permettre un départ sans problème pour les 1500 participants.
le départ coté pro ...... et coté poireaux !
Départ - Buc : 21km - 2h07 - 685ème
12h30 c'est parti pour 80km. Les 7 premiers km consistent à faire le tour de la base de loisirs en contournant le lac. Les premiers rétrécissements du chemin occasionnent un léger ralentissement mais le trafic reste fluide dans l'ensemble. Jusqu'au ravitaillement du km21 le parcours est très roulant il ne faut pas s'emballer. Le ciel s'est dégagé, de nombreux coureurs s'arrêtent dès les premiers kilomètres pour tomber la veste.
les premiers km sur la base de loisirsça galope encore ...
Petite portion urbaine de 2km pour traverser l'A12 puis la N10 sur une passerelle piéton. Nous passons devant la gare de RER que nous avons quitté il y a 2 heures. Le parc du centre ville nous emmène au Bois des Roussières puis dans la forêt domaniale de Versailles avec ses nombreux étangs. Malgré la proximité de la ville nous sommes en pleine nature, il fait presque beau et les kilomètres défilent rapidement. 10km/h de moyenne pour l'instant je suis bien.
Nous entrons dans Buc où nous attend le 1er ravitaillement. J'arrive en 2h07, 685ème position. Malgré la densité des coureurs il n'y a pas de bousculade et les tables sont accessibles. Ce ravito est important car derrière c'est plus de 30km avant le suivant avec le gros du dénivelé. Je fais le plein, mange un peu et me dirige vers la salle où est installée l'équipe de cardiologie pour l'étude. Nous sommes 3 à attendre mais l'echo est assez rapide. Le cardiologue et ses assistants sont un peu inquiets de nous faire poireauter mais l'ambiance est bonne et nous plaisantons avec eux. On nous pèse, nous prend la température dans l'oreille puis allongé sur une table on nous fait une écho du coeur. Tout va bien il bat encoreContent. Le tout est réglé en 10mn.
mise en place pour l'echocardiogrammele cardiologue en pleine action
Buc - Meudon - Chaville: km53 - 6h10 - 499ème
Retour en forêt direction Versailles, une petite boucle dans le Bois des Gonards. Le tracé prend des formes, les premières cotes sont là. Au km25 nous retraversons l'A12 pour un court passage dans une rue de Versailles. Nous retrouvons la forêt au niveau de Viroflay puis de Vélizy, les petits coup de cul s'enchainent, la moyenne tombe un peu. En filant vers l'Est nous entrons dans la forêt domaniale de Meudon dans laquelle nous allons faire une énorme boucle de 20km. km38 atteint en 4h12 nous traversons la N118 par une passerelle piéton, depuis quelques temps je reprends pas mal de coureurs.
Descente au pied du Bois de Meudon pour faire un grand virage à 180° puis remonter vers Meudon. Je passe le marathon en 4h50. En 2008 il y avait un contrôle à ce point mais rien cette année. Au km44 nous abordons une nouveauté du parcours, la traversée de l'Observatoire de Meudon, montée en pavée, escaliers, qui nous offre une belle vue sur la capitale et l'arrivée au loin. Mais nous ne sommes qu'à la moitié du parcours.
parc de l'observatoire de Meudonà mi parcours on aperçoit l'arrivée au loin
A la sortie de l'observatoire au km46 il y a un pointage avec un contrôle du matériel. Les bénévoles sont tous occupés avec d'autres coureurs, je passe en marchant sans me faire contrôler, de toute façon j'avais tout le matériel obligatoire. 5h17 de course, 535ème j'ai repris 150 places sur cette partie malgré la baisse de ma moyenne.
Remontée de la forêt de Meudon vers l'Ouest. Après avoir fait un aller-retour de chaque coté d'un long mur en forêt nous repassons la N118 au km48. Nouvelle série de casse-pattes puis nous débouchons sur une clairière où est installée le ravito 2. J'arrive en 6h10 pour 53km en 499ème position.
ravitaillement du km53
Même scénario qu'au 1er ravito, je mange un peu, 2 verres de coca, une soupe et je fais le plein. Il n'y a pas d'attente dans la tente de l'étude médicale, je suis pris en charge de suite. 10mn d'arrêt au total dont 7mn allongé sur la table du cardiologue, je serai bien resté un peu plus Complice.
Le jour commence à décliner, la température baisse un peu mais reste supportable quand on court. Je repars la frontale à porter de mains. Quelques gouttes font leur apparition, la veste reste pour l'instant dans le sac.
Chaville - Haras de Jardy : km63 - 8h02 - 498éme
Le prochain ravito n'est qu'à 10km, les coureurs sont désormais à des rythmes similaires, le parcours est toujours plaisant, en forêt avec encore quelques côtes. Au km54 nous quittons définitivement la forêt domaniale de Meudon. Descente dans Chaville puis remontée par une ruelle dans la forêt de Fosses-Reposses. Nous suivons en partie la Ceinture Verte de l'Ile-de-France. Après avoir fait le tour des étangs de Ville d'Avray nous attaquons les derniers dénivelés du parcours.
La nuit est tombé les frontales sont sorties. Vers le km55 j'aperçois devant moi une silhouette connue coiffée d'une casquette UFO. C'est mon ami Bernd. Il me dit apprécier un peu moins le parcours maintenant qu'il fait nuit, c'est vrai qu'il préfère les courses horaires au rythme constant. Son allure me convient et nous décidons de continuer ensemble. A deux c'est bien connu les km passent plus vite. Quelques longues lignes droites sur les chemins forestiers et nous débouchons sur l'immense parc Département des Haras de Jardy. En 2008 le ravito était à l'entrée mais cette année rien en vue. Nous traversons un premier espace avec des chevaux, enjambons une balustrade puis une allée et enfin un deuxième "champ" que l'on coupe en son milieu où le parcours est balisée avec des chaises de jardin en plastique Surpris. Ca y est on aperçoit la tente du ravito.
Pas d'echocardiographie ici, la dernière sera à l'arrivée. Bernd n'a quasiment rien mangé depuis le départ et il commence à faiblir un peu. C'est l'occasion de reprendre des forces. Nous prenons le temps de manger et boire avant de repartir. La partie suivante est courte et quasiment plate mais la pluie va s'inviter.
Haras de Jardy - Parc de St Cloud : km70 - 8h54 - 526ème
Nous reprenons le parcours en forêt direction l'Est et la capitale. La pluie s'accentue et j'hésite à sortir la veste. Bernd m'en dissuade car il ne fait pas froid. Nous continuons. A l'entrée de Marne-la-Coquette nous ramassons une averse pendant 10mn qui nous rincent entièrement. Les chemins sont devenus boueux et même "flaqueux" il devient difficile d'éviter de mettre les pieds dans l'eau. Nous longeons le parc de St Cloud au-dessus de Sévres et au bout d'une longue allée en faux-plat montant nous arrivons au 4ème et dernier ravito. Il pleut toujours un peu, nous ne trainons pas.
Parc de St Cloud - Tour Eiffel : km80 - 10h16 - 488ème
C'est la dernière ligne droite...de 10km. Complice On commence par une grosse descente dans le Parc de St Cloud pour rejoindre les bords de Seine au niveau du pont de Sèvres. On enclenche la boite automatique et c'est parti à contre courant jusqu'à la Tour. Bernd est sur son terrain de prédilection, ça tombe bien il va faire le rythme jusqu'au bout, je n'ai qu'à m'accrocher avec lui. Je pensais que sur cette portion les pieds en profiteraient pour sécher, c'est raté. Avec ce qui est tombé précédemment il y a d'énormes flaques d'eau qui parfois occupent toute la largeur du passage. On ne va pas chipoter pour si peu, en avant droit dedans.
Pour agrémenter le parcours nous faisons une incursion sur l'Ile St Germain, traversée du parc puis retour sur les quais. Passage sous le périf au milieu des camions-toupies des Bétons de Paris garés sur le trottoir. Au pont de Grenelle nous changeons d'environnement Coquin. Sur un quai un groupe nous encourage avec un beau drapeau rose du Stade Français. J'en profite pour leur demander le résultat du France-Angleterre qui vient de se terminer. Nous avons enfin damé le pion au Anglais et gagner le Grand Chelem. Cool
Petite variante avant l'arrivée nous empruntons l'allée des Cygnes, courte bande de terre piétionne qui relie le pont de Grenelle au pont de Bir-Hakeim. La Tour grossit à vue d'oeil, ça sent l'écurie. Retour sur les quais, montée des marches jusqu'au boulevard où la foule est présente. 2 petites photos souvenirs avec ma locomotive Bernd. Les bénévoles nous font traverser le boulevard où les automobilistes ronchonnent car on les empêche de passer.
Nous passons sous la tente d'arrivée en courant sur l'immense podium. Le repas d'après course bat son plein avec les arrivants. Mais ce n'est pas tout à fait fini pour nous. On ressort de la tente direction un des piliers de la Tour. Un contrôleur nous donne un ticket, on se demande pourquoi et nous attaquons les 350 marches qui montent au 1erétage. Le rythme est tranquille et régulier, il y a même des touristes dans l'escalier qu'on a du mal à dépasser. La banderole d'arrivée est là nous passons en 10h16, heureux d'en avoir terminer. Nous sommes les 488ème à passer la ligne, il y aura 1279 arrivants.
Le buffet à l'étage propose une boisson, un bénévole armé d'une pince coupante récupère la puce attaché à notre chaussure et nous avons droit à un maillot de finisher. Pour éviter la queue devant l'ascenseur nous choisissons de redescendre par l'escalier c'est beaucoup plus rapide. Retour sous la tente où nous pouvons enfin nous assoir et manger un morceau.
Il est 23h et nous devons rentrer en RER, il ne faut trainer. Direction le stade Emile Anthoine à 300m pour récupérer nos affaires de change et passer ma dernière echocardiographie. Au moment où nous sortons du gymnase une monstrueuse averse s'abat sur Paris. Je suis à l'abri sous mon poncho mais j'ai une pensée pour les nombreux coureurs encore sur le parcours.
Un superbe trail en région parisienne avec une arrivée unique au monde. L'organisation est parfaite si vous avez l'occasion de la faire n'hésitez pas.
Les résultats complets :