samedi 8 mai 2010

Challenge Hero 2010

Depuis 9 ans Jack Peyrard alias jack26 et son équipe organisent à Crest dans la Drôme un fabuleux weekend autour du 8 mai dédié à la course nature. Il y en a pour tous, de la randonnée en passant par les courses enfants, un 12km, un semi nature, un maratrail et un ultratrail de 100km baptisé Les Aventuriers du Bout de Drôme. Et pour ceux qui veulent profiter pleinement du weekend le Challenge Hero propose d'enchainer le 100km le samedi et le maratrail le dimanche.
L'an dernier avec Stéphane nous étions les 2 premiers à réaliser l'enchainement, cette année, beau succès, 29 coureurs dont 3 féminines sont inscrits au Challenge et certains réservent leur décision après le 100km. Combien serons-nous à l'arrivée ? réponse dimanche 15h Cool
Samedi 2h30 le réveil de Stéphane sonne dans la chambre de l'internat, la nuit a été courte, le départ est à 3h30. Coup d'oeil à l'extérieur pour évaluer la météo. Le ciel est couvert, la température fraiche mais pas froide. Nous partirons en manche courte avec les manchons pour moi. Nos sacs sont prêts, comme l'an dernier je laisserai un sac à Saillans avec du change, une paire de chaussures et un peu de ravito.
La zone de départ et la salle du petit dej sont à 300m. Les coureurs du 100km et du 65km arrivent par petits groupes. Nous sommes environ 140 au départ. Le challenge (100+42) étant officiel cette année nous avions demandé à jack de pourvoir nous identifier, nos dossard sont donc barrés d'un grand CHALLENGER.
Après le petit dej, contrôle du matériel obligatoire puis briefing du boss et un coup de raquette pour valider le dossard.
jack au briefingle numéro d'urgence dans les gsm
L'an dernier avec Tony nous avions bouclé le 100km ensemble, on ne change pas une équipe qui gagne, nous partirons tous les 2. 3h40 c'est parti, la course reste neutralisée derrière Jack (2h25 sur marathonCool) jusqu'au donjon puis il nous lache dans les ruelles pavées. Dès le départ la montée est rude, les 1er kilomètres sont assez techniques sur une crête escarpée, nous restons prudents ce serait dommage de se blesser ici. Courte descente abrupte dans les rochers et nous retrouvons un chemin plus roulants sur lequel nous pouvons adopter un rythme de course.
départ en montéedans les rues pavées de Crest
De nombreuses discussions ont eu lieu sur les forums pour évaluer les nouveautés du parcours 2010. Une grosse bosse avant d'arriver à Saillans (km65) que nous avons tous sous-estimée et une autre plus rude après Saillans avant d'attaquer la montée aux 3 Becs. Pour cette 2ème j'ai estimé un supplément en temps de 1h30. Pour le dénivelé supplémentaire chacun sort sa boule de cristal Complice, certains annoncent 7000mD+ d'autres davantage, ce sera finalement 5800D+ à l'arrivée. Mais nous sommes sur du trail donc les distances et les dénivelés ne sont peuvent être précis, il faut qu'il reste une part de découverte, ça manquerait de charme si on avait toutes les données en main avant le départ.
km5 nous traversons Vaunaveys endormi, le parcours part vers l'Est toujours sur des chemins et monotraces relativement roulants. Le ciel commencent à prendre quelques couleurs mais la frontale reste nécessaire. Km17 le 1er ravito arrive avec le jour dans le village de La Baume-Cornillane. Bref arrêt un verre d'eau un bout de banane et nous repartons avec Tony.
tony banane à la main ..... et dans la bouche Complice
Mes bâtons sont toujours attachés sur le sac, j'ai décidé de les sortir à Barcelone prochain ravito. Nous distinguons maintenant sur notre droite en levant la tête, la crête avec son pylone qui nous emprunterons tout à l'heure. Nous traversons une zone escarpée où le sentier serpente entre de gros rochers. Nous trouvons Thomas Perrin alias TomTomTrailer chez les Kikourous en train de faire quelques photos. C'est son 1er 100km et il le terminera avec brio.
le jour se lèveThomas et Tony, ça monte rude
Km27 nous arrivons sur Barcelone 2ème ravito 1er quart de la course, c'est aussi le demi-tour vers le Sud pour attaquer la crête de La Raye. L'an dernier le ravito était dans le village et nous arrivions par la route. Cette année on emprunte un morceau de route mais avant le village on monte directement vers la Tour posée au sommet de la colline. La montée est courte mais raide et on aperçoit en contre bas les coureurs qui nous précédent. A notre grande satisfaction il y a du coca, c'est mon carburant habituel avec les bananes sur ce type de course.
le passage sur la route vue de la Tourarrviée sur la Tour et le ravito 2
sortie du ravito, belle vue sur la crête qui nous attends et son pylone tout au fond
Les 10km suivants sont un pur régal, c'est le type de parcours qui tout le monde apprécie. La longue montée se fait entièrement sur des sentiers en forêt. Après avoir contourné un mamelon boisé par la gauche et remonte le long d'une clôture on débouche sur la crête de La Raye. Sur notre droite une falaise parfois vertigineuse. Le panorama à 360° est magnifique malgré la couverture nuageuse. A droite la vallée du Rhône au Sud de Valence, à gauche les contreforts du Vercors encore enneigés. Nous apercevons maintenant le Pylone, il faut traverser quelques prairies avant de l'atteindre.
vue de l'arrière, ça c'est faitdevant le pylone
Une dernière montée en forêt avant le sommet, nous entendons le vrombissement des installations du pylone, le sentier vient buté sur un grillage que l'on contourne jusqu'au portail d'entrée de la station. C'est la fin de la montée.
Tom est toujours là juste devant nousje consulte le plan
Nous restons prudent sur le début de la descente qui court le long de la falaise. Puis petit à petit le parcours s'oriente vers l'Est en perdant de l'altitude. Les sentiers sont un vrai plaisir à courir.
Avance encore un peu Tony pour la photo Complice
Le sentier devient chemin caillouteux puis roulant. Nous quittons la forêt et nous apercevons le vieux village de Cobonne. Nous franchissons l'enceinte par une grosse porte en pierre. Les petites rues pavées et les maisons en pierre ont toutes été restaurées, le village est magnifique. La rue descend sur le ravito du km42 atteint en 6h de course. Nous sommes sur le même rythme que l'an dernier malgré l'impression d'avoir mieux tourné.
La suite du parcours est plus classique. On emprunte des chemins agricoles, traversons des fermes et franchissons quelques bosses boisées. Les ruines de Mirabel posées sur une colline annoncent le ravito suivant. Une courte montée nous amène au pied des ruines. 7h30 de course le rythme reste bon. 
les ruines de Mirabel sont en vuela vallée de la Drôme et le bourg de Saillans
Après le ravito le parcours s'oriente parallèle à la Drôme. On progresse sur la crête boisée le bourg de Saillans se rapproche doucement. La première nouveauté du parcours 2010 ne doit plus être très loin.Effectivement au lieu de rejoindre la route à l'entrée de Saillans nous restons sur la crête jusqu'à l'aplomb du bourg. Puis on plonge droit dans la pente dans un ravin où le tracé a été taillé à la serpe. La chemin au pied de cette descente nous laisse penser que l'on va rejoindre Saillans et que la nouveauté n'était finalement pas si difficile qu'annoncée et qu'on sera au ravito en moins de 10h. Tout faux Mécontent. Après quelques mètres sur le chemin le balisage part à gauche droit dans la pente. Et quelle pente. Un panneau de l'organisation indique "200m à 25%". On débouche sur un crête et ça monte encore. On perd de vue Saillans en contournant cette énorme bosse caillouteuse. 500m D+ en 2,5km ça calme. La descente est plus roulante mais sur sentier qui zigzague sans perdre beaucoup d'altitude. Ca semble intermonable d'autant que la météo s'en mèle avec la pluie qui arrive. On arrive enfin sur les 1ère maisons de Saillans.
début de la terrible bossela descente sur le sentier
Nous arrivons au ravito en un peu de 11h pour 68km. Cette bosse et la distance supplémentaires (non annoncée celle-là) sera fatal à plusieurs coureurs. De plus le ravito contrairement à l'an dernier est installée dans la rue, avec la pluie il est compliqué de se mettre à l'abri pour se changer. Avec Tony nous récupérons nos sacs et trouvons une petite rue couverte où on se change à même le sol. On se ravitaille sous la petite bâche du ravito. 30mn d'arrêt environ nous sommes prêts à repartir. Il y a un contrôle médical obligatoire, prise de la tension et de la fréquence cardiaque puis le médecin nous donne le feu vert pour repartir.
On dit que la course commence ici. Après avoir traversée la route le parcours s'oriente vers l'Est pour la 2ème nouveauté 2010, les rochers de Cresta. Un gros 500m D+ avec redescente dans la vallon avant d'attaquer les 3 Becs. Il pleut toujours un peu, la montée en forêt est raide par endroit, la descente humide très glissante, il faut s'accrocher aux branches par endroit.  Au fond du vallon on emprunte une route sur quelques centaines de mètres puis nous retrouvons le parcours de l'an dernier. 
descente après Crestasous la falaise des 3 Becs
Nous faisons le yoyo avec un groupe de 3 coureurs, nous allons faire la montée au Pas de la Motte ensemble. Un bon 600mD+ dans la forêt sur un bon sentier qui grimpe dur et régulier. Arrivée sur la crête le pointeur est emmitouflé dans son sac de couchage et sous son poncho. Le parcours part sur la gauche sur le sentier de crête en enchainant des courtes descentes et montées caillouteuses. Le vent souffle, il pleut, les nuages passent en effleurant la crête. Après une dernière grimpette on atteint le sommet vers 1500m d'altitude, le jeune bénévole courageux sort le tête de sa tente pour nous pointer.
début de la crête des 3 Becson y arrive
A droite toute dans la descente pour rejoindre la grande combe du Saou. Quelques pistes forestières et nous attaquons la combe caillouteuse où je m'était trainé l'an dernier. Cette année ça passe un peu mieux mais la vitesse reste lente. Je sens que Tony traine un peu la patte. Cette combe semble une nouvelle fois interminable, la couverture forestière commence à s'éclaircir et on atteint le chemin forestier qui annonce le ravito du 80km qui est plutôt à 90km d'après mon GPS. La pluie a cessée et nous sommes content de pouvoir nous assoir quelques mn et refaire les pleins auprès des bénévoles toujours aussi sympathiques.
Les objectifs de temps initiaux sont oubliés, il devrait faire nuit dans 1h et il reste encore un vingtaine de km. Le parcours a été légèrement modifié, plutôt que de continuer en fond de vallon on remonte au Nord pour rejoindre la route forestière parallèle à la crête. Nous suivons le chemin vers l'Ouest, c'est un peu curieux car le but est de passer la crête pour retomber dans la vallée de la Drôme mais le chemin descend pendant 1 ou 2km. Enfin nous bifurquons à gauche sur un sentier qui monte vers la Chapelle St Médard sur le sommet de la crête. Les 200m D+ bien raides se font à la frontale. Au sommet on aperçoit les lumières des villages en contrebas mais pas encore celles de Crest. La suite est moins intéressante, c'est une succession de chemins parfois très boueux qui ondulent sur les collines en direction de Crest. Un dernier ravito à 8km de l'arrivée nous accueille à coté d'un haras pour une dernière pose. Tony a de plus en plus de mal à courir et nous allons terminé en marchant, je ne suis plus à 10mn près et demain il y a encore 42km à faire.
Au passage d'une dernière colline le donjon éclairé de Crest est en vue. Dernières longueurs dans les rues du bourg et nous entrons dans le gymnase un peu vide à cette avancée de la nuit. Le boss est quand même là pour nous accueillir comme il le fera pour tous les finishers. Mon GPS donne : 20h50, 109km et 4200mD+. 
content d'en avoir fini (ça se voit non ?)le boss nous accueille à l'arrivée


La nuit va être courte avant le maratrail. Nous ne trainons pas, repas rapide dans le gymnase et direction le dortoir de l'internat pour une douche et au lit.
Maratrail : 42km 1200m D+
4h de sommeil, court mais réparateur,
Les 13 rescapés du 100km au départ du maratrail.

En compagnie de Martine Voley et Georges Gaspard, on ne s'est pas quitté jusqu'à l'arrivée.
Traversée du village de Cobonne
On a récupéré Ultrasteph pour le final sous la pluie
Les finishers du Challenge après 151 km.
2ème étoile sur ma veste du Challenge.