samedi 17 janvier 2009

Raid28 2009

Le Raid28 est le rendez-vous incontournable du début de l’année. Ce trail-orientation se court en autonomie complète en équipe de 5 dont au moins une féminine. Un parcours sur un axe d’environ 80km entre l’Eure-et-Loir, l’Essonne et les Yvelines, un départ le samedi soir à 22h et une arrivée le dimanche à 16h au plus tard, soit 18h de progression. Voilà la recette de base que nous propose le 3ème week-end de Janvier l’équipe Turoom, une organisation sans faille et qui reste proche des coureurs.
Le parcours reste secret jusqu’au départ, les lieux de départ et d’arrivée ne sont annoncés qu’un ou deux jours avant. Contrairement aux deux années précédentes le parcours 2009 sera une grande boucle au départ de Bures-sur-Yvette (91). Etant accessible en transport en commun je décide de m’y rendre en RER.
Les trailers franciliens s’en rendent compte, l’ONF a réduit de façon drastique les autorisations de passage dans les forêts qu’elle gère. Conséquences les organisateurs ont de plus en plus de mal à tracer des parcours nature. De plus l’hiver est la période d’ouverture de la chasse et la cohabitation n’est pas toujours acceptée par ceux qui sont du bon coté du fusil. Cette édition sera donc un peu plus urbaine que les précédentes mais assurément pas plus facile.
Mes 4 coéquipiers des éditions précédentes n’ayant pas re-signés en 2009 je rejoins une autre équipe UFO (U ! FO K’ON Y RETOURNE) composée de notre capitaine Isabelle, de Sandrine, Gaël et Paulo orienteur en chef. Nous nous connaissons tous et je sais qu’avec eux il n'y aura pas de problème de cohésion. Notre objectif est évidemment la gagne ! Mais comme nous sommes très fair-play nous laisserons le podium aux quelques équipes spécialistes de ce genre d’épreuve sur les 57 présentes au départ. On se contentera de finir dans les temps impartis ce qui s’avèrera une belle performance au final.
J’arrive à la gare de Bures-sur-Yvette vers 19h00, je sors le plan fournit l’organisation pour rejoindre le gymnase et je confirme avec force que je ne serai pas l’orienteur de l’équipe. En effet je sors du mauvais coté de la gare et pars à l’opposé de la direction souhaitée. J’en ris tout seul dans la rue.
Quelques dizaines de coureurs sont déjà présents dans le gymnase et je retrouve le groupe d’UFO installé dans un coin. Après les salutations il est l’heure de manger. Sandrine et Manu ont apporté 2 excellents gros cakes maison que nous apprécions tous. Chacun a apporté ce qui lui convient et ce qu'il aime car le prochain vrai repas ne se fera que dans une vingtaine d'heure dans ce même gymnase.


(photo l'Electron)
22h00 les capitaines sont alignés dans le gymnase dans l'ordre des dossards. Au coup de feu du départ ils récupèrent l'enveloppe contenant les documents du raid : une carte IGN siglée RAID28, le road book du parcours et le carton de pointage du prologue.
Cette année le départ se fait en 2 parties. 2 coureurs peuvent partir chercher les 3 balises du prologue positionnées dans le campus de l'Université pendant que le reste de l'équipe commence à reporter les balises sur la carte. Je pars avec Gaël pour le prologue à l'issue duquel on récupèrera le 1er carton de pointage.
La vidéo du départ dans le gymnase par Virginie de l'équipe Les Kikourou du Zoo :
Les 3 balises du prologue sont assez faciles à trouver (il y a du monde qui cherche). Nous revenons au gymnase récupérer nos coéquipiers qui ont déjà reportés une trentaine de balises sur la carte.

Les organisateurs ont prévenus, cette année il faudra courir pour passer les barrières horaires et arriver avant l'heure limite. Il faudra faire des choix sur le parcours pour ne pas perdre trop de temps dans la recherche des balises bleues. Nous voilà donc partis à la recherche des 92 balises réparties sur une boucle d'environ 90km.
Le tracé GPS enregistré par L'Castor Junior de l'équipe des Kikourous du Zoo :
Nous partons plein Est le long de l'Yvette dans un environnement relativement urbain. La météo est pour le moment presque agréable. Les balises sont assez évidentes et les équipes se suivent à la queue leu leu. La 1ère balise bleue (à bonus de temps) est la PP07, facile à trouver mais elle est le premier piège dans lequel la plupart des équipes vont tombées. Comme on peut le voir sur la photo ci-dessous un petit carton blanc est accroché à la ficelle qui tient la pince de la balise. Un message y est inscrit : poinçonné aussi le bracelet bleu. Voilà donc pourquoi chaque équipier a été bagué avec un barcelet de couleur différente. Seulement une petite dizaine d'équipes auront eu la curiosité de lire le carton que nous n'avons pas vu non plus. C'est une des nombreuses originalités qui font le Raid28.

la PP07 avec son petit carton blanc
(photo Atomic JF)

et la PP08 atteinte vers minuit
(photo Atomic JF)

ambiance urbaine ...

... en passant sous l'A10
Aprés la PP10 nous arrivons sur un passage optionnel à bonus important en minutes. Il doit donc y avoir une difficulté non négligeable. 3 possibilités : personne n'y va et pas de bonus, toute l'équipe y va ou seulement 2 équipiers mais le bonus sera moindre. Gaël et moi iront les 3 autres éviteront ce passage. Cette option s'avèrera la meilleure pour nous, de nombreuses équipes trop téméraires y laisseront des plumes (humides). Nous descendons au bord de la rivière, passons sous un pont et nous découvrons une échelle posée horizontalement de part et d'autre de la rivière et qui donne accès à un tunnel. Ca bouchonne un peu car il faut passer un par un sur l'échelle. Il faut ensuite descendre dans l'eau dans le tunnel. J'ai de l'eau au-dessus du genou. Le fond est trés chaotique, il faut être prudent pour ne pas s'étaler. Au fur et à mesure de la progression le niveau de l'eau monte, les fesses et le reste trempent. Je commence à avoir des picotements dans les jambes dus à la température glaciale de l'eau. Au bout de 400m on aperçoit enfin la sortie tant attendue. Nous remontons sur la berge et la sensation de chaleur de l'air malgré la température assez basse est un vrai bonheur pour les guiboles. Paulo, Sandrine et Isa sont là pour nous accueillir. On a mérité notre bonus.

l'échelle qui donne accès au tunnel
(photo Atomic JF)

sous le tunnel
(photo Atomic JF)
On progresse toujours vers l'Est en suivant la vallée de l'Yvette. La PP11 nous propose "une courte échelle". Sous un portique en bois au bord d'un étang la balise est accroché à 2m50 du sol. On va y passer 5 bonnes minutes pour attraper cette foutue balise. Le parcours s'oriente au Sud, Longjumeau, Epinay-sur-Orge, Ste Geneviève-des-Bois patrie de notre orienteur Paulo. Autant dire qu'il est là dans son jardin. Il nous gratifie de nombreux : "sur ce chemin j'y ai fait pas moins de 3000km, sur celui là pas loin de 10000, dans ce lac on venait s'entrainer avec les potes triathlètes,..." Putain quand tu vois le lac tu te dis que les gars du tri sont aussi un peu fadas.
Nous atteignons le PC05 vers 2h30 du matin, notre progression est correcte, nous n'avons manqué qu'une seule balise la PP25 sur les trentes premières. Nous suivons maintenant la vallée de l'Orge en direction d'Arpagon. Les choses vont commencer à se gâter.

PP11 : courte échelle
(photo Atomic JF)

PC05 Ste Geneviève - contrôle des équipes
(photo Atomic JF)

Paulo dans SON tunnel sous SA gare

ravitaillement ... pour une autre course !
Il est 3h du matin, la pluie et le vent glacials se lèvent. Nous allons les affronter pendant 6h.
Aprés Arpagon nous traversons une plaine par des chemins agricoles souvent défoncés et trés boueux. Il n'y a aucune protection et le vent s'en donne à coeur joie, la pluie passe à l'horizontale. Je crois que nous n'oublierons jamais la portion Arpagon-Cheptainville. Les mots sont comptés, chacun tente de se protéger de la pluie et du vent. Malgré ces conditions Paulo garde le cap mais il devient difficile de lire la carte. Le long d'une courte portion de route nous tentons de nous abriter sous le maigre toit d'une pompe à essence pour reporter les balises suivantes. Tout est trempé et on se les gèle grave mais toute l'équipe s'accroche, personne ne se plaint et nous continuons.

on fait le plein

les courageux bénévoles au PC
A chacun des PC les courageux bénévoles sortent de leur voiture pour nous contrôler et pointer notre carton. Les PC sont placés à des points stratégiques où la sécurité est renforcée. Le plus souvent aux traversées de routes.
Au PC08 nous empruntons un chemin agricole avec le vent et la pluie de face. On avance tête baissée jusqu'à la balise suivante. Je poinçonne, il y a un message sur la balise : "poinçoinner également le bracelet jaune". C'est le mien, je tend le carton de pointage à Sandrine pour pouvoir poinçonner mon barcelet. Une rafale de vent lui fait échapper le carton. Panique elle ne le retrouve pas dans la nuit. Sans carton de pointage c'est l'abandon au prochain PC. Je le trouve finalement par terre à 2m de moi dans la boue. Ouf ! petite frayeur on a eu chaud (enfin presque).

Vers 6h nous retrouvons une forêt. Il pleut toujours mais nous sommes protégés du vent. Là se trouve une spéciale CO memory tenu par Michel l'Electron (son CR) passé cette année à l'organisation et DameOdile. Le principe est le suivant : on nous montre pendant 30s une carte de CO avec 3 ou 4 baises qu'il faut mémoriser et donc retrouver ensuite. Nous sommes à mi-parcours et nous sommes partis depuis 8h, il nous reste donc encore 8h maxi pour finir. Nous décidons de zapper la CO memory car la première barrière horaire à 8h30 au PC10 risque d'être limite pour nous. De toute façon à l'approche de la CO memory on croise l'Electron et DameOdile qui viennent juste de plier bagage. Donc pas de remords. On continue.

La statue du pingouin dans la CO memory
(photo L'Electron)
La distance au PC10 est évaluer à 20km, il nous reste 2h30 pour les faire. Nous allons donc faire des choix sur les balises pour ne pas perdre trop de temps en recherche. D'autant que le terrain est trés boueux et la météo ne s'améliore pas beaucoup. Gaël qui a encore la pêche va faire le chasseur de balises et assurer quelques petits détours pour pointer.

A l'approche du PC10 on sent que l'on va être trés juste avec la barrière horaire. 8h15 il reste environ 2km, pour ne pas risquer l'élimination on décide avec Gaël de partir devant avec le carton de pointage. J'ai du mal à suivre Gaël sur ce chemin agricole défoncé par le passage d'engins. Dans la descente le terrain est meilleur et je recolle. Nous devons avancer à 12km/h, nous remontons de nombreux équipiers éparpillés qui marchent pour la plupart. Le reste de l'équipe suit à distance. Ces 2km n'en finissent pas. On rejoint enfin une petite route mais toujours pas de PC en vue, il est 8h25. Enfin aprés un virage on aperçoit un gilet jaune au bout de la ligne droite. Dernier sprint, je me jette dans le véhicule du pointeur en hurlant équipe 25 au complet même si mes équipiers sont encore à quelques centaines de mètres. Le pointeur répond : OK 8h32 on les prend mais ce sont les derniers. Je donne le carton de pointage et récupère le suivant. Nous sommes soulagés et nous arborons un grand sourire car nous pouvons continuer.

En attendant le reste de l'équipe je descend dans le tunnel qui permet de traverser la N20 pour manger un bout à l'abri. Et là c'est le radeau de la méduse. De nombreux coureurs sont assis par terre ou même couchés enroulés dans leur couverture de survie. Ca sent l'hypothermie. Heureusement les 2 cars de l'organisations arrivent pour récupérer tout ce monde. Seuls restent les équipes qui continuent. Environ la moitié du peloton arrétera ici, 2 cars ne seront pas de trop pour ramener tout le monde.
Maintenant qu'il y a un peu de place je sors un sandwich et ma bouteille de coca pour une pause déjeuner.

PC10 - 1ère barrière horaire
(photo Atomic JF)

le tunnel de l'enfer glacé
(photo Atomic JF)
Nous sommes aux 2/3 de la course, il fait jour et la pluie s'est un peu calmée. Nous remontons maintenant au Nord par le Bois de Baville, prochaine barrière horaire le PC15 à 12h30. Egly, Bruyère-le-Chatel, la forêt de la Roche Turpin. Le parcours alterne les chemins agricoles et quelques passages plus techniques.

(photo Atomic JF)
*
(photo Atomic JF)

(photo Atomic JF)

(photo Atomic JF)
Le PC15 est atteind avec 10mn d'avance sur la barrière, pas de sprint cette fois. Nous poursuivons vers Marcoussis, dans la forêt nous longeons le centre de recherche, puis la Ville-du-Bois, la forêt du Rocher de Saulx et nous retrouvons la N10. Ca commence à sentir l'écurie. Mais une fois encore on va être limite pour l'heure d'arrivée.

Le Bois de Persan domine Orsay et on devine le campus de l'Université au loin. On retrouve l'Yvette. Pointage de la 92ème et dernière balise. Reste 2km à faire sans trainer pour arriver pile poil à 16h00. Une autre équipe est avec nous. Nous entrons dans le campus direction le gymnase du départ. On aperçoit enfin l'arche d'arrivée. On se regroupe main dans la main pour passer l'arrivée à 15h59 heureux d'en avoir terminer.

Notre équipe a vraiment très bien fonctionné, aucune tension même dans les moments difficiles. Paulo a assuré l'orientation pendant 18h, dans les conditions de course c'est une sacrée performance. L'émotion était là en passant la ligne main dans la main. Je resigne de suite pour l'an prochain.
L'édition 2009 du Raid28 restera dans les mémoires. Les conditions météo ont été difficiles et sont venues à bout de nombreuses équipes. Seulement 23 équipes sur 57 sont arrivées au complet et donc classées. Nous sommes classés à la 19ème place, heureux et content d'avoir emmener notre équipe au bout.

A l'année prochaine.
Le classement complet

samedi 11 octobre 2008

Trail du Viaduc des Fauvettes 2008

La première édition des 50km du Viaduc de Gometz le Chatel nous proposent une boucle de 10km à parcourir 5 fois. Ceux qui ne feront pas les 5 boucles seront classés à la suite suivant le nombre de boucles effectuées.

Ce concept original permet à tous de venir s'essayer au trail avec la possibilité de faire jusqu'à 50km.
6 semaines après la grande messe de l'UTMB ce sympathique "petit" trail me permet de me remettre dans le bain et de démarrer une nouvelle saison. A 28km au sud de Paris le centre du village de Gometz le Chatel est le point de ralliement de la course. Une salle de la mairie est à disposition pour nous changer et déposer nos sacs. Dans la cour le seul ravitaillement de la boucle de 10km sera accessible à chaque tour. Un point d'eau est également installé sur le viaduc.

préparation du ravito

préparatif à coté du futur 1er V1.

on papote avant le départ avec l'castor junoir (à droite)
Nous sommes quelques dizaines de coureurs à nous préparer dans la salle. Quelques têtes connues, Cédric (Le Castor) venu en voisin mais qui ne fera que 3 tours car il a des invités à la maison, Alain, tout jeune V3, que je croise régulièrement sur les trails de la région, Domi et Taz que je retrouverai surement au Raid28, d'ailleurs papy Turoom (organisateur du Raid28) lui aussi voisin est venu nous saluer avant le départ.

Un peu avant 9h00 les 98 partants se rassemblent dans la rue sous la banderole. L'ambiance est sympathique et détendue, l'ensemble des participants est venu passer un bon moment. La météo est avec nous même si un léger brouillard persiste. Gilles l'organisateur nous donne les recommandations d'usage. Go ! le petit peleton est laché.

au 1er rang les jeunes qui ne feront qu'une boucle

breafing de Gilles l'organisateur
La boucle de 10km nous propose un parcours varié et bien équilibré. Des montées, des descentes, des portions plates pour récupérer, un bout de piste cyclable pour dérouler avec 350m de D+ soit 1750m D+ pour les 5 boucles ce qui n'est pas négligeable.

9h05 c'est parti, le faible nombre de coureurs permet de prendre son rythme dès le début. On remonte la petite rue qui traverse le vieux Gometz. A gauche dans les petites rues puis sur un étroit chemin qui longe une cloture. On débouche sur une rue plus large puis toujours à gauche en direction du stade. On longe le terrain de foot et les tennis, on ressort par une aire de jeu sur une portion qui enchaine quelques rues. Nous empruntons ensuite une piste cyclable sur quelques centaines de mètres. Ces 2,5 premiers km m'effraient un peu car ils sont entièrement sur bitume, j'espère que cela va changer.

départ avec le brouillard

départ dans le peloton de tête
Je suis parti à mon rythme mais je me retrouve dans les 15 premiers. J'aperçois mon pote Le Castor, à l'aise sur ce type de parcours roulant, 100m devant avec la tête de course.
Sur la piste cyclable, le parcours part enfin à gauche dans la forêt. Une monotrace sympa en descente nous permet de rentrer dans le vif du sujet. En bas de la descente première hésitation car on aperçoit un balisage à 20m en face mais ce sera pour plus tard, un bénévole à cet endroit ne serait pas de trop. Pour l'instant c'est une épingle à droite vers la première côte que je monte en marchant. En haut on longe les premières maisons des Ullis puis on replonge à gauche dans la forêt sur des montraces agréables. Belle montée suivi d'une courte descente en lacets qui nous pose sur le chemin du viaduc. Mais une grande banderole coupe le chemin et nous envoie dans l'autre direction. Nous traverserons le viaduc plus tard.

première côte
Le peloton s'est étiré et de petits groupes se sont formés. Au bout du large chemin plat, on traverse un tunnel faiblement éclairé pas des bougies installées par l'organisation. Le manque de visibilité ne permet pas de distinguer les aspérités du sol, il faut ralentir un peu. Sortie du tunnel, on monte à droite sur un chemin en direction des maisons.
Et puis en haut du chemin sur la route plus rien, plus de rubalise, plus de flêche, le balisage a disparu. Curieusement un type est là, il nous demande d'où on vient et si on fait la course. Nous voyant perdus il nous propose de nous emmener plus loin où il a vu du balisage. Nous sommes une dizaine et nous hésitons à le suivre. On revient sur nos pas mais nous ne trouvons rien, il insiste et nous partons finalement avec lui. Je ne suis pas très chaud pour le suivre mais comme tout le monde y va, je suis. Je lui demande plusieurs fois s'il est sûr de lui mais au bout d'un gros km nous n'avons toujours pas retrouvé le balisage. Je stoppe et fais demi tour. J'ai la rage je n'aurai pas du insister dans l'erreur. Retour sur le chemin que l'on redescend entièrement et quasiment au pied je retrouve le parcours qui part à angle droit au-dessus d'un muret dans la forêt. J'alerte les autres et je leur demande d'enlever la rubalise déplacée par le lascar qui nous a volontairement embarqué sur un mauvais parcours. Il y a des c... partout. De notre coté on a aussi été mauvais car on sait tous qu'il faut rebrousser chemin dès 100m sans balisage. Un peu plus de 2km et 15mn pour rien, j'ai les boules et je ne suis pas le seul.
On retrouve enfin le parcours. J'augmente le rythme pour rattraper le retard et je remonte l'arrière du peloton. Certains coureurs étonnés de nous voir passés à cette allure nous demandent si on est déjà dans la 2e boucle, hélas non !
Après être passés au-dessus du tunnel une belle descente suivi d'une grosse montée en lacets nous ramènent sur le chemin du viaduc que nous traversons cette fois. Le brouillard nous bouche la vue mais il se dissipera sur les prochains tours.
Nous partons ensuite sur la droite en longeant des champs sur des chemins roulants. Nous effectuons une grande boucle sur la droite qui nous ramène sous le viaduc. On se fait une meilleure idée de sa hauteur par en-dessous. En passant sous une arche on retrouve la forêt et les monotraces.
Je rejoins un petit groupe qui attaque une nouvelle côte qui débouche à l'extrémité du viaduc. Nous nous retrouvons à un point du parcours où nous sommes déjà passés avec 2 directions possibles. Le bénévole présent ne comprend pas bien d'où on arrive et il nous fait signe de partir à droite. Après 500m on retrouve le tunnel traversé en début de parcours. Le doute s'installe il n'est pas normal de passer 2 fois au même endroit dans le même boucle. Le photographe présent ne sait pas non plus nous orienter. On rebrousse chemin jusqu'au bénévole positionné à l'extrémité du viaduc. Nous ne savons plus dans quel sens partir, l'énervement nous gagne. Après de longues minutes de discussion j'ai vraiment les boules et je demande la direction de Gometz pour rentrer et arrêter la course.

hésitation au 2e passage du tunnel

le groupe s'arrête et nous faisons demi-tour
2 coureurs sont redescendus sous le viaduc et retrouvent le parcours. Tout le groupe se jette dans la descente pour les suivre. On s'aperçoit que le coureur de tête a tiré droit au lieu de prendre à droite au pied de la montée et nous l'avons tous suivi comme des moutons. Cette 2e erreur est entièrement de notre faute même si le balisage était un peu léger nous aurions du être plus vigilants. Ce n'est pourtant pas mon premier trail mais je fais encore des erreurs de jeunots. Décidément cette première boucle est une vrai catastrophe pour le chrono.
Nous remontons une nouvelle fois l'arrière du peloton. Je double pour la 2e fois Domi et Iza qui me chambrent au passage mais je le mérite j'ai été mauvais. Je force à nouveau le rythme pour limiter les dégâts. Nous longeons quelques champs puis nous suivons un petit tronçon montant bitumé suivi de quelques marches. Les maisons de Gometz annoncent la fin de la boucle, une dernière descente raide et glissante avec une main courante au milieu, quelques escaliers et on retrouve la rue centrale du village. 13km et 1h17 pour une boucle qui fait normalement 10km, en 59ème position. Je suis un peu énervé et je le fais savoir au pointage. Rapide passage au ravito, un bout de banane et un verre de coca.
Je repars pour la 2e boucle sur un rythme soutenu pour rattraper le temps perdu. Les coureurs sont maintenant espacés et je suis souvent seul. Je suis attentif au balisage pour ne pas commettre d'autres erreurs.
Je remonte petit à petit des concurents. Je me mets aussi un peu dans le rouge mais le brouillard nous protège encore un peu de la chaleur. Je continue sur ce rythme on verra plus tard s'il faut lever le pied.
Je retrouve le passage de la première erreur qui était évitable avec un peu d'attention même avec le débalisage, j'en rage en y repensant. Idem en passant sous le viaduc l'organisateur a d'ailleurs renforcé le balisage à cet endroit, sage précausion.
Je termine la 2e boucle en 1h00 tout rond avec cette fois 10km au compteur. Je suis remonté à la 20ème place. Mais le gros 1/4 d'heure perdu sera difficile à récupérer.
Pas d'arrêt au ravito ma poche à eau peut faire un tour de plus. Le brouillard s'est levé, on devrait pouvoir admirer le paysage. Je lève un peu le pied car il y a encore 30km.
Je fais cette 3ème boucle en 1h07, j'ai gagné 7 places. Court arrêt au ravito pour refaire le plein et je repars.
La 4e et la 5e boucle seront faites quasiment seul. Il fais beau, pas trop chaud, le parcours est sympa et varié, la ballade est belle. L'énervement de la 1ère boucle est dissipé. 1h12 et 1h13 pour ces 2 dernières boucles, j'ai gagné encore quelques places. Je termine en 5h51, 7ème au scratch et 2ème VH1. Je suis finalement assez content de faire un podium, c'est rare pour moi.

dans le final

dernière montée
Un trail au concept original avec un parcours sympa. La remise des prix aura lieu dans une semaine, il faudra revenir. Je ferai l'effort de venir chercher ma belle coupe. J'en profiterai aussi pour m'excuser pour mon énervement à la fin de la première boucle car un peu d'attention aurait éviter mes erreurs.
La course sera reconduite l'an prochain.

Le podium vétéran.
Les résultats complets.
Le site de la course
Remerciements à Pixels-image pour les photos.