samedi 5 juillet 2014

La Montagn'Hard 2014

La Montagn'Hard vous connaissez ? L'excellent site Des Bosses et Des Bulles l'a très bien croqué :

La Montagn'Hard était dans ma ToDoList depuis quelques temps, elle restera dans mes plus beaux souvenirs de course. 


St Nicolas-de-Véroce est le camp de base de la course, situé sur la commune de St Gervais-les-Bains à l'entrée de la vallée des Contamines-Montjoie qui sera notre terrain de jeu. Son rapport distance/dénivelé (107km pour 8800mD+) en fait une course très costaud où il y a peu de répit. Sa convivialité est un  atout majeur que tout le monde apprécie, 300 coureurs max et une équipe d'organisation et de bénévoles aux petits soins avec lesquels on partage l'aventure.
Arrivée la veille avec rémi nous posons nos affaires au gite du Pontet rempli de coureurs des 3 distances proposées (107, 60 et 40km). La météo est incertaine, alternance de pluie et d'éclaircies avec des températures douces. A 18h nous sommes tous devant l'écran géant du restaurant pour assister à la défaite de la France face à l'Allemagne, 1/4 de finale du Mondial de foot. Il pleut fort à la fin du match nous allons nous coucher en se disant que ce qui est tombé maintenant ne tombera pas demain, on se console comme on peut.
Petit dej à 3h avant de prendre la navette qui nous descend à St Nicolas. Il pleut toujours. Le départ se fera en tenue de pluie. On se trouve un coin à l'abri pour se préparer.
Un sac de délestage est prévu au ravito de l'Etape km62. J'ai pris des affaires pour me changer avant d'attaquer la nuit et une paire de chaussure. On ferme le sac et on le dépose dans la benne.
Tous à l'abri en attendant le départ
5h10 c'est parti. La Montagn'Hard c'est du costaud sur le papier comme sur le terrain. Après 300m de bitume en descente on attaque à grimper par les pistes de ski.

1ère montée raide de 400mD+ en 4km puis descente jusqu'au point bas de la course (940m) pour traverser la route à Bionnay. La pluie a cessé je profite de la traversée du village pour quitter la veste.
Changement de versant nous montons vers le Prarion par le col de la Forclaz. C'est toujours très humide avec un peu de bruine.
Petite descente en bordure de St Gervais pour atteindre le 1er ravito aux Toilles km12. Puis ça repart à la montée. Passé le col de la Forclaz on aperçoit la vallée de Chamonix sur notre gauche dans la grisaille.
Au sommet du Prarion (1969m) nous passons dans les nuages et la pluie revient. J'hésite à remettre la veste, il ne fait pas froid je continue comme ça.
Nous sommes sur le domaine des Houches. Au niveau de l'Hotel sur la photo, la piste du Kandahar (pour les connaisseurs) démarre sur la gauche.
On vient contourner le Tête de la Charme direction le village de Bionnassay. Dans la descente on coupe la ligne du TMB qui permet du monter au Nid d'Aigle point de départ de la voie normale du Mont -Blanc.
Les ânes se marrent en nous regardant passer, ils doivent savoir ce qui nous attend.
Km23 ravito de Bionnassay. 4h de course pour moi je suis exactement dans mes temps prévisionnels. Au ravito Christian Lefevre alias Badgone est là, il assure comme à son habitude l'assistance de Martine qui terminera 1ère féminine. Comme elle est déjà passée il me prend en charge, c'est trop sympa. Je reste assis sur une chaise, il m'apporte à manger, me remplit les bidons, ... quel luxe ! Merci encore Christian.
Rémi traîne une vilaine blessure au tendon d'Achille, il a quand même tenu à venir sur la course et a pris le départ sachant qu'il pourrait bifurquer à mi parcours pour terminer sur le 60km. On avait décidé de ne pas faire course commune mais au ravito de Bionnassay il est arrivé juste derrière moi, on repart pour un bout de Tricot ensemble.
Je vous rassure il n'y a pas d'activités annexes sur la course c'est juste le col du Tricot (2120m) qui s'annonce.
 Cow-pines avec son cowboy
Rude montée dans la végétation basse où je suis attaqué par les mouches, une courte descente nous amène à la passerelle suspendue du torrent de Bionnassay qui gronde en contrebas. Passage sécurisé en marchant, un seul coureur à la fois sur la passerelle.
La 2e partie est aussi raide mais à découvert. Un bon 800mD+ où l'on croise notre 1er névé.
Le final du col du Tricot

 Il faut maintenant redescendre par cette belle pente herbeuse jusqu'au Chalets de Miage
Photo organisation La Montgn'Hard
Dans la descente le photographe est posté. On ne le sait pas encore mais cette photo sera offerte aux finishers au passage de la ligne d'arrivée.
Km31 6h de course et déjà 2780mD+ cumulés. Ravito de Miage la foule (relative) est venue nous encourager. Alex est là, on ne le présente plus, multiple vainqueur de la MilKil et sénateur du Tor entre autres, ça vous pose un bonhomme mais toujours aussi simple et sympa.
Après le ravito courte montée jusqu'aux chalets du Truc puis descente en forêt au-dessus des 1ère maisons des Contamines pour atteindre le pied de la combe d'Armancette. 600mD+ pour rejoindre un sentier en balcon qui nous amène au refuge de Tré-la-tête.
Au pointage du refuge Laurent et Pierre nous attendent. Ce n'est pas un ravito officiel mais ils ont monté à dos d'homme 3 futs de bière pour les potes. On a même le choix de la marque. L'accueil est chaleureux et j'arrive avec le sourire.
photos L'Bagnard
Un des secrets de la réussite du finisher de la Montagn'Hard : une bière à Tré-la-tête. Il faut rester sage et consommer avec modération. Nous ne sommes qu'au km42. 
Descente technique et glissante après le refuge. Depuis quelques minutes la tête de course du 60km nous rattrape. J'ai déjà vu passer 9 coureurs dont la 1ère féminine qui est passé comme une bombe. Philippe me dépasse en 10e position toujours aérien dans la descente. On échange quelques mots puis il file pour finir dans le Top10. Une vingtaine de coureurs seulement me dépasseront avant la bifurcation des 2 parcours au km60.
On franchit un pont et au hameau de La Laya on rejoint la célèbre voie romaine que l'on descend jusqu'à Notre-Dame de la Gorge. Puis on suit la route jusqu'aux Contamines sur une partie roulante (la seule) de 4km. Ca permet de dérouler un peu les jambes jusqu'au ravito posé sur la place de la mairie. Le ciel s'est dégagé et il fait chaud.
Km50, 10h de course je suis toujours pile dans mes temps prévisionnels. Sur le 107km beaucoup disent que la course commence ici. La suite c'est 1300mD+ d'un trait pour le Mont Joly avec à mi-pente le piège de la bifurcation sur le parcours du 60km. Ceux qui ne sont pas bien à ce moment se laisseront tenter. Je prends le temps de manger et de me poser un instant à l'ombre. Mon objectif à ce point de la course était de passer le Mont Joly en fin d'après midi et de rejoindre avant la nuit le ravito de l'Etape où le sac de change nous attend. Il est 15h j'ai prévu 3h de montée et 2h de descente ça devrait le faire.
Le début de l'ascension est en forêt, la chaleur est supportable les températures ne sont pas trop élevées. Un sentier en balcon nous amène au refuge du Porcheret puis on monte dans une pente herbeuse pour rejoindre la crête qui mène au Mont Joly par une piste de ski. Arrivé sur la crête le pointage de la bifurcation, Thomas qui m'a dépassé avant les Contamines est assis sur une chaise, il me fait signe qu'il ne continue pas sur le 107km. Il n'est pas au mieux il n'a pas beaucoup dormi ces derniers jours et il s'endord en courant, il est plus sage de redescendre sur St Nicolas par le parcours du 60km. Rémi fera de même ce qui sera déjà une bonne performance avec sa blessure.
Pour ma part la question ne se pose pas, les voyants sont au vert, j'enquille la crête rocheuse vers le Mont Joly.
Sur notre droite on devine Megève en fond de vallée
 Nous passons la côte 2000, les nuages ont la bonté d'attendre notre passage avant de manger la crête.
 Le final est de plus en plus rocheux et pentu

Au sommet on se pose 5mn sur la table d'orientation pour admirer le paysage partiellement dégagé. Un poil moins de 3h pour monter.
On poursuit 1km sur cette magnifique crête avant de plonger à gauche sur La Gorge pour 950mD- d'une descente plaisante et relativement roulante.
 Courte montée depuis le petit barrage et voilà le ravito de l'Etape.
Un panneau nous rappelle la situation : 62km et 5440mD+. Il est 19h50 nous avons encore environ 1h30 de jour, je décide de prendre le temps de manger et de me changer tranquillement. Je récupère mon sac et je prend un plat de pâtes avec du fromage. J'ai un peu de mal à manger l'estomac ne semble pas au mieux. Une bénévole propose du café je tente le coup. Trop sucré il ne passe pas je suis obligé de sortir en catastrophe pour une vidange. 

Retour dans le ravito, il faut que j'arrive à avaler quelque chose pour attaquer la nuit et éviter la panne sèche. Je me change et je vais m'allonger 15mn sur un lit de camp. Après cette courte pose mon estomac peut avaler quelques bricoles. Je fais le plein des bidons et c'est le départ pour la partie nocturne.
On descend d'abord jusqu'à Notre-Dame de la Gorge avant d'attaquer la longue montée vers le col de la Fenêtre. La nuit tombe doucement le Mont-Blanc en profite pour se découvrir.


Une 1ère montée raide en forêt, il faut sortir la frontale puis une traversée à flanc jusqu'à Nant Borrant nous amène sur le GR5. On le quitte rapidement en bifurquant à droite direction le col de la Fenêtre. Il est 22h30 je progresse seul et j'ai un coup de fatigue. J'ai la sensation de ne plus avancer et d'avoir quelques brèves absences. Je rattrape 2 coureurs légèrement espacés comme quoi je ne suis pas le seul à ramer sur cette partie. Je devine à peine le second il n'a pas de frontale. Arrivée à son niveau il apprécie ma lumière. Je l'invite à me suivre on restera ensemble jusqu'au sommet du col. Mais où est donc ce fameux col ? Dans la pénombre on distingue vaguement le relief, à la fin de chaque montée on croit y être mais il y en a toujours une autre à grimper. 1h45 de montée pour enfin déboucher au col.
2km de descendre pour rejoindre le ravito de Bolchu. Je rentre dans la tente où il y a une dizaine de coureurs. La soupe est réconfortante. J'arrive à manger un bout de banane et quelques noix de cajou salées. Ca me rassure pour la suite. Il fait chaud dans la tente avec tout ce monde, je décide de partir pour ne pas m’encroûter. La température a baissée, rapidement je sors la polaire et les gants. La montée au col de la Gittaz me semble interminable je suis à nouveau dans le dur. Dans ces moments il faut y aller cool et attendre que ça revienne. 2h de montée jusqu'au col, j'ai un coureur 50m devant moi depuis un moment notre écart est stable. A l'attaque de la descente je le rattrape et je reprends une peu de jus. Cette descente est hyper technique, des rochers humides et instables, une traversée de pierrier, la descente jusqu'au lac de la Girotte est laborieuse. On scrute sur notre droite tentant de deviner le lac.
4h du mat, 23h de course on distingue enfin l'immense surface noire sur notre droite, le ravito est là au pied du barrage. La soupe réconfortante passe toujours, les courageux bénévoles qui ont passés la nuit pour nous ravitailler sont adorables. On repart en longeant le barrage direction le col Joly qui se détache plein Est avec le lever du jour.

Du barrage on descend jusqu'au pied de la station de ski du val Joly. Et c'est reparti pour une rude montée par les pistes de ski. Le jour se lève on se rapproche doucement du Chalet du Joly posé sur la crête où les restes d'une fête diffusent des boum-boum de basses. On passe au large, en arrivant sur la crête on monte sur la gauche vers le dernier ravito du Monument. Alice et Daniel nous accueillent avec le sourire, nous savons tous qu'à partir d'ici on ira au bout.
photo organisation
Un petit regard vers l'arrière pour voir le barrage passé quelques heures avant.
La tente du ravito du Monument
photo oragnisation
On laisse le Monument à droite et on file droit devant pour a dernière montée vers l'aiguille Croche.
photo organisation

 La magnifique crête finale qui nous permet de voler jusqu'au Mont Joly
Je repasse au sommet du Joly et à partir d'ici c'est tout schuss.

Arrivée en 28h38 pour 104km au gps, heureux et satisfait d'avoir bouclé cette difficile mais magnifique Montagn'hard dans de bonnes conditions.
Le move de ma course
photo L'Bagnard
 Les perfusions sont prêtes à l'arrivée

Dédicace de ma photo finisher par l'ami Olivier organisateur en chef de cette superbe course.
Remerciements à l'organisation et tous les bénévoles pour leur dévouement et leur indispensable aide.
N'hésitez à venir sur la Montagn'hard vous ne le regretterez pas. Moi je reviendrai 
Les débaliseurs

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